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Vers des transports en commun gratuits?

RCF,  - Modifié le 3 septembre 2018
​De plus en plus de villes en France et en Europe rendent gratuit leur réseau de transport en commun. Dernière en date, Dunkerque, depuis samedi.
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La ville accueille d’ailleurs lundi 3 septembre les premières rencontres des transports gratuits. Un choix d’avenir ?
 

Quel bilan peut-on dresser de ces villes qui sont passées au gratuit ?

"Le bilan est plutôt positif en termes de fréquentation, dans les bus, mais aussi dans le centre-ville. Nous avons travaillé sur le cas spécifique de Dunkerque qui a déjà mis en place la gratuité des transports collectifs le week-end, et on s’est aperçu qu’il y avait une fréquentation en hausse de 29% le samedi, et de 78% le dimanche. C’est tout à fait considérable pour une ville de 200.000 habitants. Cela va attirer de nouveaux publics, d’abord des jeunes de moins de 20 ans. Et le deuxième public qui va bénéficier de cette mesure sont les personnes isolées ou en grande précarité. Se déplacer a un coût. Si on retire ce coût du ticket, cela facilite la mobilité et parfois un retour à l’emploi. Et les personnes âgées isolées qui vont se promener le dimanche dans la ville. Enfin, on a remarqué surtout le samedi, un public familial qui va abandonner l’utilisation de la voiture" explique Maxime Huret, maître de conférences à l’Université de Perpignan et chercheur spécialisé sur les transports gratuits.
 

Qui paye le coût final si l’usager ne paye plus ?

"L’usager ne paye qu’une partie du coût total des transports collectifs. Et à Dunkerque, cette partie était extrêmement faible, moins de 10% de l’ensemble du coût de fonctionnement du réseau. Dans d’autres réseaux, comme à Lyon, cette part est plus importante, de l’ordre de 25%. Dans les villes moyennes, où la fréquentation est moindre, c’est plus simple de passer à la gratuité d’un point de vue budgétaire. Après, pour combler le manque à gagner, il y a différentes manières. Soit on fait un choix politique d’allocation des ressources publiques, on peut aussi imaginer que les recettes de parking de voitures puissent financer cette mesure. C’est ce qui est en réflexion à Paris par exemple" ajoute Maxime Huret.
 

Vous citez Paris. Est-ce-que ce modèle est extensible à de grandes métropoles ?

"Chaque territoire a ses contraintes budgétaires et son système de transport spécifique, donc c’est compliqué. Il faut avoir une approche territorialisée mais on se rend compte que l’on va vers une généralisation de la gratuité. Ce qui n’est jamais dit, c’est que pas mal de réseaux ont une gratuité partielle. À Clermont-Ferrand, il y a une ligne de bus gratuite. D’autres villes réfléchissent à cette mesure. Elle est transposable. Mais dans les grands réseaux, c’est une mesure qui se pense à long terme" conclut ce chercheur spécialisé sur les transports gratuits.

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