C'est le premier véritable coup de pioche dans le chantier de la réforme des retraites. Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, a commencé a recevoir les partenaires sociaux lundi 16 avril. Une première série de consultations qui se poursuivront durant 15 jours.
Il s'agit de répondre à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron pour qui 'chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à tous'. L’objectif de la réforme est d’aller vers un système universel de retraite en fusionnant près d’une quarantaine de régimes différents. Pour l'économiste spécialiste des retraites Jacques Bichot, c’est une réforme indispensable qui offre de nombreux avantages.
'Le fait que l’on ne prendra plus en compte les règles compliquées avec un certain nombre d’années d’activité professionnelle, une comptabilisation des trimestres, et puis pour certains régimes accrocher la pension aux 25 meilleures années, là on va regarder la totalité de la carrière. Nous aurons un système de retraite qui sera beaucoup plus facile à manager, beaucoup moins coûteux. L’économie des frais de gestion que l’unification réussirait à procurer permettra une économie annuelle de 2,5 à 3 milliards d’euros' explique-t-il notamment.
Pour l'économiste, les régimes spéciaux de certaines professions ne sont pas un obstacle à cette réforme qui vise donc une uniformisation du système. 'Il suffit de mettre en place des régimes par capitalisation qui vont compléter la retraite par répartition dans un certain nombre de cas. Il suffit de cotiser à des fonds de pension au lieu de faire peser le poids de ces privilèges sur le contribuable. Actuellement, on ne peut pas dire que la SNCF, la RATP ou l’Etat pourront procéder autrement pour donner des pensions plus favorables à leurs agents que les entreprises du privé' conclut Jacques Bichot.
Jean-Paul Delevoye et la ministre en charge de cet épineux dossier, Agnès Buzyn, doivent s'exprimer jeudi 20 avril prochain lors d'un colloque sur la réforme des retraites organisé de longue date par le Sénat.
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