Il a commencé dès les temps les plus anciens et se poursuit chaque jour avec des victimes des êtres humains ou des éléments. Et il faut bien sûr remonter à son origine.
En effet, le latin victima désignait l’être vivant, en principe un animal… destiné au sacrifice. Et lorsque le mot est entré en langue française, vers 1485, il était en fait encore synonyme de sacrifice. Notamment le sacrifice d’Isaac demandé à son père Abraham. Mais dix ans plus tard, on oublie la personne humaine pour le sacrifice d’animaux vivants aux Dieux de l’Antiquité. Il faut attendre le XVIIe siècle pour voir apparaître des adjectifs particuliers au mot « victime », avec les victimes dites propitiatoires ou expiatoires.
Mais aussi dès le début du XVIIe siècle le sens s’élargit. Au moment des Guerres d’Italie menées par François Ier, on parle déjà de « victimes de la guerre », mais aussi de « victimes d’un crime, d’un cataclysme » : le sens moderne est bien présent désormais.
Mais revenons à l’adjectif propitiatoire, d’usage bien rare, heureusement d’ailleurs car il s’agit en fait de rendre propice à ses vœux une divinité, avec un sacrifice propriciatoire, humain ou animal. On retrouve dans propitiatoire l’adjectif propice, qui sonne ici horriblement. Ainsi Daniel Rops le rappelle en 1943, « la coutume barbare (d’immoler les premiers nés) passait pour le plus efficace des rites propitiatoires.
Quand on bâtissait une maison, on accomplissait souvent l’horrible sacrifice de fondation, on a retrouvé, précise-t-il, beaucoup de ces petits squelettes ». On ne regrettera pas l’horreur du sort des victimes propitiatoires, qui on le comprend viennent a posteriori pour expier tel ou tel méfait. Vers les années 1880 naquit aussi l’expression « victime du devoir », avec notamment un tableau de Detaille exaltant l’héroïsme des sapeurs-pompiers. Rendons-leur hommage. Quant à moi, je suis une victime particulière, mais il est vrai qui a été très consentante.
Oui, je suis une victime du chocolat, de la dinde aux marrons, des marrons glacés, de la galette des rois… Je prends du poids. Mon épouse me dit qu’il me faut expier en suivant un régime. Ah, me voilà une victime expiatoire !
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