Vierzon : Marine Tondelier vient soutenir les anti-Virtuo

Plus de 80 000 m2 sur 13 hectares de zones humides : c'est le projet de la future plateforme logistique Virtuo à Vierzon, où 300 camions pourraient transiter chaque jour. Les opposants, qui se mobilisent depuis plusieurs années contre la construction de cet entrepôt XXL, ont eu la chance de recevoir un soutien de poids ce mardi matin avec le déplacement de Marine Tondelier. La Secrétaire nationale des Écologistes-EELV est venue devant le site où devrait se dresser cette grande plateforme. Ce n'est pas son coup d'essai : « Le film que je vois sous mes yeux à Vierzon, je l'ai déjà vu malheureusement une cinquantaine de fois ! » s'inquiète Marine Tondelier. « On m'a beaucoup appelée sur ce genre de projet un peu partout en France. Ces entrepôts logistiques qui fleurissent sont le symbole de nos modes de consommation. Les citoyens doivent se mobiliser contre ces entrepôts en forçant les pouvoirs publics à se positionner, mais aussi en interrogeant nos modes de consommations. »

Emplois vs écologie ?

13 hectares de zones humides devraient disparaître pour la construction de cette plateforme. La Mairie, qui soutient le projet, espère la création de 300 emplois. Un aspect non-négligeable pour un territoire désindustrialisé comme Vierzon, qui en a bien besoin : « Le chantage à l'emploi, ça fait très longtemps que ça existe sur ce genre de projet » répond Marine Tondelier. « C'est souvent le seul argument que les promoteurs ont pour le vendre. En général, il y a deux choses qu'on vérifie dans chaque projet : les conséquences environnementales sont toujours minimisées, et le nombre d'emplois annoncés est toujours gonflé... À la fin, vous n'avez jamais le nombre d'emplois attendus » assure la patronne des écologistes. Marine Tondelier va même plus loin : « Ce qu'ils ne vous disent pas, c'est le nombre d'emplois qui sont supprimés à cause de ce genre de projets. Combien de petits commerces de centre-ville baissent le rideau ? Chaque fois qu'on fait plus de commerces en ligne, plus d'entrepôts logistiques, ce sont des commerces qui disparaissent. »

Le combat continue

Les opposants au projet continuent de se mobiliser contre la construction de la plateforme. Fin 2023, ils ont déposé trois recours, mais la mission s'annonce compliquée : « On sait très bien que les autorités locales ont investi de l'argent et dépensé beaucoup d'énergie pour défendre ce projet » explique Jean-Michel Garibal, Président de l'association "Hangar et tout camions, c'est non". « On n'est pas forcément fiers de se lancer dans des recours contentieux, on le fait parce que c'est notre arme ultime contre ce type de projet. J'ai confiance, c'est la justice qui arbitrera. On souhaite le débat, un débat qui n'a pas eu lieu... » regrette Jean-Michel Garibal. Les recours ne sont pas suspensifs et ne gèlent donc pas l'avancée des travaux. Plusieurs arbres centenaires auraient déjà été coupés sur le site.

Reportage