Depuis le 14 juillet dernier, Donald Trump et Emmanuel Macron entretiennent de cordiales relations. Mais cette apparente entente cache en fait des réalités divergentes sur plusieurs sujets de fonds. A quoi faut-il s’attendre avec cette visite ? Eléments de réponse avec Vincent Michelot, enseignant à Sciences Po Lyon et spécialiste des Etats-Unis.
"On en attend beaucoup car tout simplement, Emmanuel Macron est le seul leader européen qui parle véritablement avec Donald Trump, avec lequel les relations ne sont pas tendues. Un éditorialiste du New York Times écrivait au mois de mars que Macron/Trump c’était la seule charnière transatlantique qui ne grinçait pas. C’est par ce canal là que passent les relations entre l’Europe et les Etats-Unis. C’est aussi la reconnaissance d’une évidence, à savoir que les Etats-Unis restent incontournables. Pour autant il y a une dimension symbolique forte. Emmanuel Macron sera le premier dignitaire étranger à s’adresser au Congrès des Etats-Unis durant la présidence de Donald Trump. Il est le premier chef d’Etat à être reçu à Washington. Mais il y a de tels désaccords, notamment sur la question du nucléaire iranien, qu’il ne fait pas s’attendre à ce que d’un seul coup, les relations changent" explique Vincent Michelot.
"Il faut distinguer deux niveaux différents. Le niveau commercial où on ne peut pas parler d’accord USA-France, mais d’accord USA-Europe. Et puis le niveau stratégique et militaire, où la France prend une place majeure dans le traité sur le nucléaire iranien, mais aussi sur la question du changement climatique et des accords de Paris" ajoute-t-il.
"Oui. Mais cela participe du rituel des visites d’Etat. C’est aussi important car Emmanuel Macron est vu en Europe comme une sorte de leader naturel, que les Etats-Unis sont à l’aube d’échéances importantes. On est en préparation d’une rencontre entre le leader nord-coréen et Donald Trump. Et l’on est à un moment de crise pour l’administration américaine puisqu’il y a de profonds désaccords à l’intérieur même de l’équipe de sécurité nationale du président, sur la question de la Russie" conclut Vincent Michelot.
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