Avec 72 départements sous restriction d’eau, le manque de pluie au mois de juillet a bien affecté les sols. Cela faisait 60 ans que le premier mois de l’été n’avait pas été aussi sec. Pour autant, les eaux souterraines ne sont pas dans une situation catastrophique. Explications de Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
"Il existe quatre types de sécheresse : météorologique, des sols, des cours d’eau et des nappes phréatiques." Si, en cette période de l’année "la France est touchée par une sécheresse des sols", c'est en raison du "manque de pluie". Mais la sécheresse des sols n’impacte pas immédiatement les nappes phréatiques.
"Il faut s’imaginer différents réservoirs : les cours d’eau et les sols, qui sont alimentés par la pluie. Ensuite, l’eau des sols alimente les nappes souterraines." Selon Violaine Bault, "une fois l’hiver passé, la végétation finit par pomper tout le réservoir pour pouvoir pousser correctement". Or, d’après l’hydrogéologue, au cours des trois derniers hivers il a beaucoup plu en France, permettant aux nappes phréatiques de stocker un maximum d’eau. Si "aujourd’hui les eaux souterraines se portent bien, c’est grâce aux recharges effectuées pendant l’hiver", conclut-elle. À part en Alsace, en Bourgogne et en Auvergne-Rhône-Alpes, les niveaux des nappes sont au-dessus de la moyenne.
Même si les nappes souterraines ont pu stocker de l’eau au cours des derniers hivers, "il est tout de même possible de les amenuiser, met en garde Violaine Bault. En effet, les nappes phréatiques sont en relation avec les cours d’eau, donc si on les pompe, on amenuise les réservoirs". Ce qui pourrait mettre en danger la biodiversité, d’où "la mise en place des restrictions d’eau" dans 72 départements de la France. Et pour ne pas vider les réserves, "il faut éviter la surconsommation d’eau : ne pas laver sa voiture, éviter les bains, ne pas remplir sa piscine pendant l’été", rappelle la spécialiste.
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