A la veille de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Geneviève Garrigos revient sur quelques chiffres qui font le quotidien des femmes en France. La présidente de l'association de soutien de la Fondation des femmes apprécie le contexte favorable à la lutte contre les agressions sexistes, mais pour elle, l'action doit primer sur les paroles.
D'après une étude, une femme sur deux est victime d'agressions sexuelles. Si l'ampleur du phénomène a mobilisé l'opinion publique, il ne "surprend pas" Geneviève Garrigos, ancienne présidente d'Amnesty France. La libération de la parole des femmes après l'affaire Weinstein a, selon elle, "permis une prise de conscience sur ce qu’est une agression. On comprend désormais qu'une agression sexuelle acte va avoir un impact physique et psychologique sur la victime. Elle doit aussi avoir un impact sur l’ensemble de la société."
Pour Geneviève Garrigos, l'égalité homme-femme passe aussi par une prise de position des hommes sur le sujet des agressions et du harcèlement sexuels. "Il faut qu'ils le prennent comme une libération et qu'ils aient le courage de s’exprimer."
Geneviève Garrigos estime que cette parole doit se concrétiser par des mesures réelles et des engagements. "Que fait-on de la parole des femmes sur ces agressions? Elles ont eu le courage de parler, ayons le courage d'agir!" Elle rappelle que 90 % des femmes qui dénoncent un harcèlement au travail s’en vont dans l’année qui suit, se retrouvant ainsi dans une situation économique instable.
La militante de la Fondation des femmes affirme que "l'égalité des femmes est une question de volonté politique, d'engagement et de moyens." Selon elle, le gouvernement "doit porter un plan de société complet." Elle attend d'ailleurs du président qu'il tienne sa promesse de campagne qui plaçait ce point au coeur du projet de son quinquennat.
Outre l'investissement dans la formation et le soutien aux victimes, Geneviève Garrigos insiste sur la nécessité de développer les plans de prévention: "Il faut éviter que les femmes soient victimes".
Plus largement, l'ancienne présidente d'Amnesty France rappelle que l'amélioration du sort des femmes dans le monde est liée au progrès des sociétés. "Les femmes sont les premières victimes de la précarité, explique-t-elle. Il est certain que si on veut améliorer l’humanité, il faut les protéger des agressions, leur permettre d'aller à l’école et de développer leur automnie. Tous les chiffres le montrent: l'égalité femme-homme est ce qui va nous permettre d'avancer."
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