En français, ce mot est connu depuis 1500. En fait, c’est un mot tiré de l’italien violone, où il désignait une grosse viole, une sorte de contrebasse. Et le mot italien qui correspondait au violon, se disait en fait violino. Il faut dire aussi qu’assez spontanément on a rapproché le violon de la viole, dont on croit qu’elle a peut-être pour origine le mot latin vivus, vif, parce que la musique qu’on y joue est très vive.
Mais l’origine de la viole est très discutée et il se pourrait aussi que ce soit onomatopéique, c’est-à-dire un mot imitant le son de l’instrument à musique. Et il en va de même de la vielle, instrument provincial qui en fait a laissé petit à petit sa place à la viole plus aristocratique. En fait, on s’y perd un peu et on va reprendre le sens qu’a actuellement chacun de ces mots : commençons par la vielle. La vielle est un instrument dont les cordes sont frottées par une roue actionnée par une manivelle. On parle encore de la vielle des petits Savoyards. Quant à la viole, elle a de cinq à sept cordes que l’on frotte aussi mais avec un archet tenu verticalement sur le genou ou entre les genoux, et c’est là qu’on parle de la viole de gambe, de l’italien viola da gamba, on a compris que gamba veut dire jambe. Existe aussi la viole dite d’amour, qui se tient à l’épaule et donc le chevillier représentait souvent une tête de dame ou d’angelot. Quant au violon tenu entre l’épaule et le menton, il a quatre cordes, comme le Stradivarius de mon grand-père.
Non, hélas, je rêve… Le violon de mon grand-père est ce qu’on appelle un crincrin, un mot de 1661. En tout cas mieux vaut jouer d’un mauvais violon, que de finir au violon en ayant volé un stradivarius. Le violon en tant que prison vient bien sûr de l’image de la boîte fermée par des cordes assimilées à des barreaux… Et c’est là que les verbicruciste disent que c’est un instrument « engeôleur », geôleur écrit comme la geôle, bien sûr !
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