Le Premier ministre Manuel Valls se rend vendredi et samedi dans le Finistère et le Morbihan. Dans un communiqué le Comité Régional des Pêches Maritimes de Bretagne se félicite que « ce déplacement soit essentiellement consacré à la filière Pêche et aux activités maritimes ». L'occasion également pour lui de rappeler : « qu'avec 5000 pêcheurs, 1300 bateaux, 284.443 tonnes de poissons et coquillages débarqués et un chiffre d’affaires de 472 millions d’euros (chiffres 2015), la Bretagne représente en effet la moitié de la production nationale du secteur. »
La profession, attend beaucoup de réponses de cette visite ministérielle :
- Les pêcheurs souhaitent être systématiquement consultés –et que leur voix soit davantage prise en compte- dans la définition des grands projets, notamment européens, impactant leur activité (zéro rejet, normes environnementales, quotas, énergie marine renouvelable…)
- La profession réclame des mesures à même de favoriser le renouvellement de la flotte et des équipages. Alors que les navires ont plus de 25 ans de moyenne d’âge, il faut encourager la construction de bateaux neufs. De même, des mesures doivent être adoptées pour attirer les jeunes (et les demandeurs d’emplois) vers le métier et faciliter leur installation. Est-il normal en cette période de chômage que l’on manque de pêcheurs en France ?
- Les pêcheurs espèrent un allègement des contraintes administratives croissantes qui pèsent sur leur activité.
- La filière s’inquiète de la privatisation et de la financiarisation croissante des océans, notamment au nom de projets environnementaux. Il faut réaffirmer le principe selon lequel la mer est un bien commun inaliénable dont la gouvernance doit être confiée exclusivement aux Etats.
- Les pêcheurs professionnels sont extrêmement attachés à la protection des océans ; il en va de leur avenir. Mais ils rappellent que dans tout projet –notamment la création d’aires marines protégées- les considérations économiques et sociales doivent être autant prises en compte que les considérations environnementales.
- Le Comité Régional des Pêches Maritimes de Bretagne regrette que la pêche ne dispose pas, à l’instar des autres filières maritimes, de son propre schéma de développement économique, et demande à ce que la prise en compte de la pêche professionnelle soit précisée dans la Stratégie Nationale Mer et Littoral (SNML) et le Document Stratégique de Façade. Là encore, l’équilibre entre économie et environnement doit être mieux respecté. Il est impératif qu’un volet économique pour la pêche soit introduit dans le Document Stratégique de Façade.
- Après le Brexit, les pêcheurs professionnels bretons entendent conserver la possibilité d’accéder aux zones de pêche des eaux britanniques au titre des droits historiques dans le respect de la législation internationale. Ils espèrent que le gouvernement défendra leurs intérêts au moment où le Royaume-Uni multiplie –avec les MCZ- le nombre d’aires marines protégées. L'accès aux eaux britanniques est vital pour de nombreux pêcheurs bretons.
- Le Comité Régional des Pêches Maritimes de Bretagne demande au gouvernement de donner aux structures professionnelles représentant la pêche les moyens réglementaires, financiers et humains de pouvoir pleinement assurer leurs missions au moment où celles-ci sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes.
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