Maine-et-Loire
Les vols de câbles de cuivre se multiplient en Anjou. Une problématique qui touche plus particulièrement le Saumurois et que les forces de l'ordre ont beaucoup de mal à enrayer malgré des moyens supplémentaires. On fait le point avec Alexandra Verron, présidente du Tribunal Judiciaire de Saumur.
Trois vols fin 2024, déjà un début janvier, la commune de Varennes-sur-Loire est le théâtre de nombreux actes de pillages ces derniers mois. Tous visent son réseau de câbles de cuivre. Mais ce n’est pas la seule commune Saumuroise touchée, plus de 80 faits de ce type ont été recensés dans tout le Sud-Loire depuis février 2024 par le Tribunal Judiciaire de Saumur. Car ce trafic est lucratif : le cuivre se revendrait à près de neuf mille euros la tonne sur le marché noir.
Face à ce fléau, les maires concernés s’arrachent les cheveux et vident leurs poches. Car ces larcins coûtent cher aux collectivités, parfois jusqu’à 40 000 euros, sans oublier qu’elles privent leurs administrés de réseau téléphonique ou d’éclairage public. Alors que le phénomène prend de l’ampleur, il est légitime de se demander ce que fait la police ? « On a mis des moyens supplémentaires pour lutter contre ce type de fait, assure Alexandra Verron, présidente du Tribunal Judiciaire de Saumur, il y a des équipes de gendarmerie qui sillonnent le département la nuit pour surveiller le territoire ». Problème : il y aurait plusieurs « équipes » de malfrats, et tomber sur un flagrant délit relève presque de l’exploit.
Il y a sans doute plusieurs bandes qui opèrent sur différents départements. Ils sont très mobiles, très rapides, et opèrent de nuit. Donc tout ça fait que ça rend effectivement l'identification et l'interpellation difficile.
Un travail de fourmi qui commence à porter ses fruits. En décembre 2024, le Tribunal Judiciaire de Saumur à condamné cinq hommes à des peines de 8 à 15 mois de prison, à des travaux d’intérêt général et des amendes. Certaines arrestations ont également été facilitées par la vigilance d’un ferrailleur. « Ce professionnel a signalé à la gendarmerie l'origine douteuse du cuivre qu'on lui avait apporté, précise Alexandra Verron, donc là, c'était très rapide, mais si on cherche des auteurs ou si l’on essaie d'identifier des équipes, là, c'est beaucoup plus compliqué ».
On a connaissance de possibles sociétés de revente ou de ferrailleurs, extérieurs au Maine-et-Loire, qui seraient complices de ces faits. Il existe des livres de police qui, normalement, tracent les arrivées du cuivre et les reventes, mais le fait que le butin soit écoulé dans d’autres départements nous complique sérieusement la tâche.
Alexandra Verron appelle tous les habitants des communes, habituellement visées par ces vols de câbles, à signaler tout comportement douteux à la gendarmerie. Notamment, lors de la présence de camion près de lampadaire ou de trappe téléphonique.
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