Peut-être connaissez-vous cette tradition qui consiste à proposer aux enfants le premier dimanche de l’Avent de placer des grains de blé dans du coton pour les voir germer et à Noël se réjouir de la voir déjà en herbe! C’est une belle tradition qui dit combien Noël est une promesse.
Cette tradition trouve écho dans le partage de la Lumière de la paix de Bethléem auquel nous invite, dans une démarche œcuménique, les Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France et les Scouts et Guides de France, de Noël à la Chandeleur.
Par ces deux gestes, celui du semeur et celui de l’ambassadeur, chacun est convié à poser un acte de confiance et d’espérance.
Être éducateur quand on est témoin de ces moments, c’est aussi s’étonner et se laisser surprendre par les initiatives, la fantaisie et la créativité des jeunes qui chaque fois ose des chemins inédits pour eux-mêmes dans la relation au monde.
Oui, dans « ma lettre à Toi » du jour de Noël, je faisais part de ma décision de regarder toutes les belles initiatives tentées partout par des milliers de personnes, comme autant de manifestations d’une confiance dans la message de Bethléem, confiance dans un Dieu qui nous rejoint dans notre humanité, s’incarne dans nos réalités, épouse nos particularités et s’y manifeste dans l’inédit et l’inattendu.
Eh bien, croyez-moi, je n’ai pas été déçue par ce temps de Noël!
A propos de jeunes scouts et guides, levés tôt un dimanche matin, pour partager la lumière de la Paix de Bethléem au cours d’une célébration et un moment de convivialité avec des résidents d’un hôpital psychiatrique.
J’ai également reçu le récit de cet ancien chef qui propose une matinée pâtisserie à son entourage, réunit une petite équipe de jeunes, mêlant son jeune frère scout, des copains collégiens de celui-ci, un jeune réfugié accueilli chez ses parents, improvise avec cette équipe une maraude de la rencontre au gré des rues de sa ville autour du partage de brioches et de boissons chaudes. L’idée de cette joyeuse bande n’est pas de nourrir les personnes vivant à la rue de ces brioches, mais de se nourrir mutuellement des regards et quelques mots échangés, des sourires partagés et du temps passé ensemble, et ainsi chacun de grandir en humanité, de vivre en dignité!
Des histoires comme celles-là, nous en avons sûrement tous à en raconter et en tant qu’éducateurs, ces histoires invitent à entendre l’appel que nous lancent les jeunes à prendre des routes inédites avec eux et donnent envie de les suivre dans la confiance et l’espérance.
St Paul nous dit : « Et vous parents, n’exaspérez pas vos enfants, vous risqueriez de les découragez ! »
Alors, cette année qui commence, je me dis, comment, nous éducateurs, allons-nous accueillir leurs réponses à « l’Indignez-vous » de Stéphane Hessel, aux « Mettez la pagaille ! », « Sortez ! » « Ne vous laissez pas exclure ! » lancés par François aux jeunes lors des JMJ en Argentine ?
Comment allons-nous accueillir ce blé en herbe de Noël que sont les aspirations des jeunes , leur inédit et leur inattendu ! Comment allons en prendre soin pour qu’à l’été la moisson soit abondante et joyeuse !
La réponse tient en mot, celui de sœur Emmanuelle : « Yallah! »
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