Châtaignes… marrons… Quelles différences ? Quelles sont leurs vertus, leurs propriétés médicinales ? C’est l’automne et Noël arrive à grands pas, avec du froid, de l’humidité, une envie de cocooner, de dormir mais aussi de faire de belles balades en forêt ou dans des parcs pour ramasser châtaignes et marrons. Sachons profiter de leurs vertus respectives….
Bonjour,
Quelle est la différence entre une châtaigne et un marron ?
Il y a souvent confusion.
La crème de marrons, la dinde aux marrons, les marrons chauds, les marrons glacés…., marron ou châtaigne ? Eh bien oui c’est en fait de la châtaigne ! Pourtant, nous appelons de la même manière les fruits du châtaignier et du marronnier : des marrons.
Le plus étrange, c’est que sans leur enveloppe – leur bogue –, il est plutôt difficile de les distinguer.
Le châtaignier contient 2 à 3 fruits dans une bogue et à un côté un peu aplati alors que le marronnier ne contient qu’un fruit plus rond.
Ainsi, ce que l’on appelle communément « marron » dans la langue française est en réalité une grosse châtaigne.
Du point de vue du botaniste, la châtaigne est le fruit comestible du châtaigner (Castanea sativa), un arbre de la même famille que les chênes et les hêtres.
Le marron d’Inde est la graine du seul marronnier (Aesculus hippocastanum) existant en France, mais n’est pas comestible.
Si les fruits se ressemblent, les feuilles, les fleurs et les bourgeons diffèrent.
Pourtant, tous deux sont bons pour notre santé et méritent d’être glanés. La châtaigne pour ses vertus nutritives mais aussi quelques vertus médicinales grâces aux feuilles et l’écorce du châtaignier, et le marron d’inde pour ses excellentes propriétés médicinales.
Au préalable, un tout petit peu d'histoire :
Les origines du châtaignier remonteraient à plus de 8,5 millions d’années et il semblerait que ses feuilles aient été utilisées pour traiter de troubles respiratoires et diarrhéiques pendant la période néolithique et que l’on récoltait ses fruits.
Le châtaignier européen est cultivé depuis au moins 3 000 ans dans le bassin méditerranéen.
Le châtaignier est connu dans nos contrées depuis les Romains, qui en avaient compris les formidables qualités nutritionnelles.
Pendant longtemps les châtaignes étaient la nourriture de base, voire exclusive, de populations entières, particulièrement dans les régions montagneuses, où les céréales ne poussaient pas.
C’était toujours le cas au XIXe siècle, dans les montagnes de la Toscane où, six mois par année, on ne consommait pratiquement que ce fruit. On l’appelait ainsi « arbre à pain », car on peut le moudre en une farine très consistante, mais aussi « arbre à saucisses », car on en nourrissait les cochons.
Même au XXe siècle, les Corses mangeaient de grandes quantités de ce qu’il était convenu d’appeler « le pain de bois », fait de farine de châtaigne. Au coeur de la Corse, une véritable civilisation du châtaignier est née, dans la mesure où la vie du village était centrée sur cet arbre, depuis sa plantation jusqu’à la transformation des fruits.
En outre, pendant des millénaires, les châtaignes de moindre qualité ont été données aux animaux d’élevage pour les engraisser. La chair des cochons ainsi nourris était censée être délicieuse.
Ce sont donc ses qualités nutritives qui font de la châtaigne un atout pour notre santé.
Elle arrive à maturité au mois de septembre et se récolte jusqu’à mi-novembre pour les variétés les plus tardives.
Selon les sites, les chiffres nutritionnels varient parfois selon que les châtaignes sont fraiches, cuite à l’eau ou à la vapeur ou grillées.
100 gr de châtaignes apporteraient 225 calories, moins si cuites à l’eau, 5 à 8 gr de fibres. 40 gr d’hydrate de carbone donc la châtaigne a un index glycémique moyen, 6 gr de graisse, 5 gr de protéine.
Les antioxydants sont très importants pour nous protéger d’excès en radicaux libres générateurs de nombreux troubles de santé et la châtaigne est particulièrement recommandée pour la saison froide, afin de parer au stress et à la fatigue. Elle nous réchauffe.
À ce titre aussi, elle est tout à fait bénéfique pour les sportifs, surtout pour accroître leur endurance. Elle convient bien aux convalescents, aux personnes âgées et les enfants en pleines croissance.
Pour y pallier, la châtaigne est fortement alcalinisante. En la consommant avec des fruits et des légumes, on accroît l’effet basifiant, ce qui permet de réguler l’équilibre acidobasique de notre organisme.
Toutefois, ne croyez pas que la châtaigne n’a que des qualités nutritives.
La célèbre sainte et mystique médiévale Hildegarde de Bingen la recommandait pour renforcer la sensibilité nerveuse et l’activité intellectuelle :
« Mais aussi l'homme dont le cerveau est vide et qui est donc faible de la tête, qu'il fasse bouillir les fruits de cet arbre dans de l'eau et qu'il les prenne souvent à jeun et après le repas, et son cerveau croît et est rempli, ses nerfs deviennent solides et les maux de tête disparaissent. »
En effet, la châtaigne contient des vitamines du groupe B dont la B1 qui participe entre autre à la transmission de l’influx nerveux. Associée au phosphore qu’elle contient, cela contribue au maintien d’un bon équilibre nerveux.
Les feuilles de châtaignier sont utilisées en phytothérapie pour traiter de troubles respiratoires. Les châtaignes séchées, les chatons auraient de vertus anti-diarrhéiques reconnues.
Les feuilles peuvent être utilisées pour traiter de rhumatisme, soulager de douleurs dorsales, détendre les articulations ou les muscles contractés.
Les tanins du châtaignier sont utiles pour leurs propriétés antiseptiques et bactéricides.
Pour en savoir plus : « Chatainges et chataigniers", Robert et Antoinette Sauvezon, Christian Sunt, Editions Edisud, 200
Encyclopédie des plantes médicinales, Larousse, Paris 2001 –
De CECCHINI T. « Les plantes médicinales, DE VECCHI, Paris, 2008
La châtaigne doit être bien brillante et lourde dans la main. S’assurer, en la touchant, que l’écorce n’est pas décollée de la chair.
Tremper les châtaignes avant de les cuire, écartez celles qui surnagent, elles sont probablement véreuse ! Les fruits sains plus denses ne flottent pas.
La châtaigne possède une fine peau intérieure qu’il faut enlever, car elle est amère. Pour ce faire, une proposition : inciser le fruit sur son côté large avec un couteau bien aiguisé en partant de la base claire. Puis le plonger trois minutes dans l’eau bouillante. On peut ajouter une cuillerée d’huile dans l’eau pour assouplir l’écorce et faciliter l’épluchage. Égoutter, rincer à l’eau froide et presser la châtaigne entre deux doigts pour la débarrasser de ses deux enveloppes.
Pour la conservation, la meilleure chose est de placer les châtaignes dans le bac à légumes du réfrigérateur elles conserveront ainsi toutes leurs qualités.
Certaines personnes peuvent se voir recommander l’adoption d’une alimentation restreinte en oxalates afin de prévenir les récidives de calculs rénaux ou urinaires (aussi appelés lithiases urinaires). Les oxalates sont des composés qu’on retrouve naturellement dans plusieurs aliments, incluant les fruits à écale et oléagineux. Il est donc préférable que ces personnes évitent d’en consommer en quantité et n’hésitent pas à demander conseil à leurs spécialistes de santé
Le marron d’Inde n’a rien d’indien !
Le mot marron vient de l’italien marrone , qui viendrait lui-même d’un vocable très ancien signifiant "caillou".
Et en effet, le marronnier, si courant dans nos parcs aujourd’hui, est apparu en Europe bien après le châtaignier.
C’est vraisemblablement depuis Constantinople que Charles de l’Ecluse sema ses fruits à Vienne en 1575. Il arriva peu après en France, puis à Paris en 1615.
En 1870, 80% des arbres des avenues de la capitale étaient des marronniers.
Pour les Anglais, il est connu comme « le châtaignier du cheval » (horse-chestnut), puisque l’on donnait les marrons à manger aux chevaux. Ce dont témoigne également son nom scientifique, Aesculus hippocastanum. Il leur est même chaudement recommandé, puisqu’il soigne chez eux la toux et la pousse, une maladie pulmonaire obstructive dont vient l’adjectif « poussif ».
Déjà présent dans nos contrées avant l’ère glaciaire, il s’était réfugié en Macédoine avant d’apparaitre en France.
Il était principalement un arbre d’ornement, mauvais pour la charpente, la menuiserie et le papier. Juste bon à fabriquer des piquets, des treillis, des cageots, mais aussi du savon et une colle imputrescible, tout de même !
Sous Napoléon, à cause de l’absence de quinquina due à l’embargo anglais, on a commencé à s’intéresser à ses vertus fébrifuges. D’autres qualités médicinales lui étaient pourtant déjà attribuées…
La théorie médiévale des signatures attribuait des vertus médicinales aux végétaux qui ressemblaient à certaines parties du corps. Les vertus circulatoires que l’on déduisait de son aspect veineux ont été prouvées par la suite.
Selon l'Agence européenne des médicaments, l'usage traditionnel du marronnier d'Inde est reconnu pour soulager les symptômes d'inconfort et la sensation de "jambes lourdes" liés à des troubles bénins de la circulation veineuse et pour traiter les symptômes d'irritation et de brûlures associés aux hémorroïdes, lorsque toute cause sérieuse est écartée par un médecin.
Le marronnier d'Inde est inscrit à la Pharmacopée française.
Traditionnellement, on utilisait les graines entières (parfois les feuilles ou l'écorce) du marronnier d'Inde, mais la présence dans la plante d'une toxine potentiellement dangereuse et anticoagulante, l'esculine, a incité l'industrie à produire des extraits qui, tout en étant normalisés en escine - la substance active recherchée -, sont exempts d’esculine.
Les composants du marronnier d’Inde ont une fonction antioxydante et jouent un rôle protecteur général en protégeant le collagène et l’élastine (les deux protéines principales qui forment la structure des veines et de tous les tissus). En protégeant ces protéines essentielles, les veines sont renforcées et il est plus facile d’éviter les problèmes circulatoires. On dit que son efficacité serait similaire aux bas de contention.
Ainsi, l’escine qu’il contient raffermit les parois des vaisseaux sanguins, accroît leur élasticité, améliore la circulation du sang et le retour veineux, et empêche la stagnation du sang, cause des hémorroïdes et des varices.
Des associations avec le marronnier d’Inde :
Selon le trouble de santé on va l'associer soit au ginkgo biloba, à la vigne rouge ou au cyprès pour les hémorroïdes mais aussi à bien d'autres plantes. Le mieux est de se faire conseiller par un spécialiste en phytothérapie.
Le marronnier d’Inde se consomme en extraits secs, en extraits fluides, en teinture mère, en huile essentielle, en EPS (extrait fluide glycériné de plante fraîche). On peut aussi trouver des crèmes et des gels contenant des extraits de graines de marronnier. Dans la plupart des cas, les posologies sont présentes sur les produits et il faut scrupuleusement les respecter.
Il est également efficace sous forme de macérat de bourgeon.
Prenez toujours un produit de qualité dont vous connaissez parfaitement la provenance et l’origine des composants. Respectez toujours bien la posologie recommandée et n’hésitez pas à consulter votre médecin ou un spécialiste de la santé par les plantes si vous voulez vous soigner avec ou si vous prenez déjà un traitement.
On ne lui en connait pas aux doses normales d’utilisation.
Toutefois évitez la cure de marrons d’Inde en cas de grossesse, d’allaitement et chez l’enfant ou d’en prendre en même temps que d’autres anticoagulants ou de médicaments contenant des salicylates. Demandez aussi conseils.
Surtout, ne mangez pas de marrons crus ! Toutes les parties sont toxiques.
Un fruit, la châtaigne et une graine, le marron d’inde sont des alliés santé pour nous réconforter et nous donner de la vitalité.
De douces et chaleureuses fêtes de Noël à tous dans la Joie sans Cause qui ouvre la porte à la Présence Divine, Source du retour à l’harmonie et à l’amour dont nous avons tous tant besoin.
Belle semaine.
Les informations données ci-dessus ne le sont qu'à titre éducatif et pédagogique et ne sauraient en aucun poser un diagnostique ou remplacer un traitement ou l'avis de votre praticien en santé.
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