« Les femmes sont trop sensibles » ou « les hommes n’ont pas d’émotions ». « Les réseaux sociaux sont dangereux » ... Qui n’a pas de préjugés ? Des idées toutes faites souvent négatives. Alors d’où viennent ces clichés et comment les transformer ? Décryptage avec Delphine Argenson, coach spécialisée en intelligence emotIonnelle.
Les préjugés sont des croyances ou des opinions que nous avons intégrées dans notre système de pensées. Ils nous viennent de notre milieu et de notre époque. Ce sont des partis-pris entendus et que nous avons retenus, souvent depuis notre enfance. Mais c’est aussi un indice qui permet de se faire une opinion provisoire. Et contrairement aux exemples donnés, ces définitions nous montrent qu’un préjugé n’est pas toujours négatif. Par exemple : « les hommes sont forts », « les filles sont gentilles » et « les femmes sont multitâches ».
Pourquoi sommes-nous le plus souvent négatifs dans nos préjugés ? Parce que nous avons, dans notre construction mentale, ce qu’on appelle un « biais de négativité ». Explication : L’homme est un animal proie et donc sensible aux risques de menace de son environnement. Ainsi pour se protéger, il met en place des mécanismes de défense et de survie, dont font partie les préjugés. Or notre cerveau ne pouvant retenir tout ce qui se passe au quotidien, Il fait des généralisations rapides en survalorisant son groupe d’appartenance et en diminuant les autres.
Les préjugés contribuent à la déshumanisation des personnes qui en sont victimes. Ils nous empêchent de respecter les autres ou leurs valeurs. Par exemple, les adolescents sont paresseux et agressifs. Nous souhaiterions qu’ils soient déjà des adultes avec une réflexion constructive et une parfaite gestion de leurs émotions. En fait ce sont juste nos attentes personnelles ou nos inquiétudes. Nous ne cherchons pas à connaitre vraiment les raisons de leurs difficultés. C’est plus facile de mettre des étiquettes.
Comme ce sont nos peurs qui sont à l’origine de nos préjugés, nous devons trouver un autre moyen de nous rassurer. Une des solutions est l’ouverture à l’autre. Comme disait le Petit Prince de St Exupéry : "On ne voit bien qu’avec le cœur". C’est donc en essayant cette ouverture d’esprit et du cœur que nous allons pouvoir changer nos regards, par exemple sur nos adolescents et gérer nos peurs en accueillant leur maturité en construction.
Ouvrir notre cœur et notre esprit, ça se fait pas non plus du jour au lendemain. C’est pourquoi il faut aussi prendre du temps, celui de s’informer en multipliant les sources et en allant au-delà des discours tout faits. Essayer de comprendre, de se mettre à la place. Un travail de remise en cause salutaire, mais qui peut être long. Certains préjugés peuvent conduire à des situations explosives.
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