On parle de plus en plus de la crise du milieu de vie. Entre 45 et 55 ans, survient une période d’intense remise en question peut faire l’effet d’une véritable tempête intérieure où l’on se sent totalement désorienté. Comment traverser cette crise ? Conseils de Bénédicte Lucereau, thérapeute de couple et de famille au cabinet Mots Croisés, auteure de "Prendre soin de son couple - Quand les enfants quittent le nid" (éd. Emmanuel).
On pourrait se dire qu’à partir de 45 ou 50 ans, on peut enfin profiter. C’est le moment de savourer une certaine reconnaissance professionnelle, de se réjouir de l’indépendance de ses enfants prêts à quitter le nid, de vivre la complicité qui s’est installée dans le couple… "On est à l’apogée de sa vie, on a construit beaucoup de choses et on a encore une grande durée de vie à vivre devant soi."
Alors pourquoi vit-on une crise entre 45 et 60 ans ? Pour Bénédicte Lucereau c’est précisément parce qu’on arrive au milieu de notre vie (et que l'on vit bien longtemps qu'avant), que l’on se rend compte que "l’on ne va pas pouvoir continuer vivre de la même façon" qu’avant. "C’est ça qui est terriblement déstabilisant ! Ne plus avoir les mêmes forces, les mêmes capacités ni les mêmes envies."
Avant, c’est-à-dire entre 20 et 30 ans, "on est dans une période de créativité", de "développement de ses potentialités", où l’on "découvre ses talents et sa relation aux autres". Mariage, CDI, bébés, achat de maison… C’est là que l’on pose des choix qui vont déterminer en grande partie qui nous sommes.
Mais il arrive que ces choix répondent surtout aux attentes des parents ou du milieu dans lequel on vit. "La psychologie montre que l’adolescent se construit pour répondre aux attentes que les adultes ont sur eux", rappelle Bénédicte Lucereau. Et arrivé à 45 ans, tout cela est remis en question. "Ça vole en éclat", décrit Bénédicte Lucereau, qui constate la violence de cette "tempête intérieure".
J’ai tout raté… Ma vie est un échec… Je ne vois plus où je vais… Finalement, j’e n’ai pas choisi ma vie…. Autant de remarques que Bénédicte Lucereau entend régulièrement dans son cabinet. Elles montrent que "ces personnes sont en quête de sens", qu’elles ont besoin "de se réapproprier une part de liberté dans leurs choix". Un peu comme une crise d’adolescence, finalement, où "on a envie de faire les choses autrement..."
Si l'on a ce sentiment de tempête intérieure ou de perte de repères, on a sans doute besoin de relire notre vie, selon la thérapeute. De remettre de l’ordre dans ses émotions, de comprendre les choix que l'on a posés et de faire le tri entre ce que l'on peut lâcher et ce que l'on veut garder. "C’est ça qui va donner du sens à leur vie."
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !