Faut-il donner de l'argent de poche à ses enfants ? Une question récurrente et parfois épineuse dans les familles. Est-ce un dû ou une récompense ? Y-a-t-il vraiment un intérêt éducatif à en verser ? Et si oui, à partir de quel âge et combien ? Des pistes de réflexion avec Marie Costa, coach parental et le témoignage de Virginie, maman d'un petit garçon de 9 ans.
"Moi, je me suis acheté des cartes Pokémon dans les brocantes. Pour moi, ça a été un pistolet à pétards, des bonbons, une bouée pour les vacances ! " Autant de petits plaisirs qu’ Hugo et ses camarades ont pu s’offrir grâce à leur argent de poche. Mais d’où vient ce pécule ? Enquête sur l'origine des fonds !
L’argent de poche, est-ce un dû ? "C’est une décision très individuelle selon les familles" estime Marie Costa, coach parental. Certains donneront une petite somme régulièrement, d’autres confieront ce soin "à la petite souris" ou aux grands parents. Virginie, elle, ne verse rien à son petit garçon de 9 ans, préférant le laisser revendre les jouets dont il ne sert plus. Pour autant, l’argent de poche peut avoir une vertu éducative, à condition de "fixer des règles dès le départ, souligne la coach parental, comment on va l’utiliser, dépenser ou économiser." Une façon aussi de connaitre la valeur des choses, de savoir compter, comme à l’école où on se sert souvent des pièces et billets pour calculer. Et surtout d’apprendre la patience "quand on n’a pas assez pour s’acheter l’objet de ses rêves ! "
Mais faut-il le conditionner à des services rendus, comme faire le ménage, garder sa petite sœur ou mettre le couvert ? "Le donnant donnant", Marie Costa n’y est pas favorable, car l’enfant pourrait se dire "si on ne me paye pas, je ne fais pas ! Mieux vaut donc lui apprendre la gratuité !" Nettoyer la voiture ou de bonnes notes pourront être récompensés. Mais "cela doit rester exceptionnel.". Pas question non plus d’en faire une punition en cas de mauvais comportement ou un moyen de pression "Le chantage, ce n’est jamais agréable et ça ne marche pas !", juge Marie Costa. Par contre, si l’on en donne, rien n’empêche de vérifier ses dépenses, de l’aider à faire des choix sur des objets pas forcément utiles, mais aussi d’en parler franchement, en cas d’achat de cigarettes, alcool , voir de drogues. "La confiance n’exclut pas le contrôle." souligne la coach parental.
Et si on décide de donner, combien et à partir de quel âge ? "7 ans, c’est un âge raisonnable." considère Marie Costa. "Peut-être un peu trop tôt" réplique Virginie, pour son enfant de 9 ans. Quoiqu’il en soit, de petites sommes pour commencer, par mois ou par semaine, avant d'augmenter progressivement. 24 euros pour les 10 -12 ans, 26 pour les 12-14 et 36 en moyenne vers 15-16 ans, d’après une étude menée par la start up Pixpay, spécialisée dans les cartes de crédit jeune. Un montant qui peut plus tard inclure les transports ou une partie de l’habillement, une bonne manière d’apprendre à gérer plus tard un budget.
Sauf que tous les parents n’ont pas forcément les moyens. "Il faut l’expliquer clairement à ses enfants. Plus on est transparent, plus ils le comprendront" souligne Marie Costa. Quant à trop donner pour compenser une absence, "C’est triste" déplore-t-elle. "Le temps, c’est de l’argent. Alors, mieux vaut en donner largement à ses enfants ! »
Accompagner les parents dans leur quotidien de manière pratique et décomplexée, c’est l’objectif de ce nouveau magazine. Chaque semaine, des clés et des pistes concrètes sont proposées pour guider et faciliter les relations parent/enfant grâce à des témoignages, des réponses d’experts, des bons plans... et de l’humour.
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