Cette photographie inédite de la santé mentale de nos écoliers doit tous nous alerter ! En effet, une étude de Santé publique France révèle que 13% des écoliers de six à onze ans présenteraient un trouble mental probable. Elle montre donc que quatre enfants sur une classe de trente élèves souffriraient au plan psychique. Cela touche tous les milieux. C’est donc notre affaire à tous.
Quels sont les types de troubles mis en évidence ? Et pourquoi l’étude qualifie-t-elle ces troubles de "probables" ? L’étude met en évidence trois types de troubles :
- Le "trouble émotionnel probable", de type anxieux ou dépressif et qui représente 43% de ces enfants ;
- Le "trouble oppositionnel probable" - qui en représente la moitié - se caractérise par une humeur colérique, un comportement querelleur voire provocateur ;
- Enfin, un "trouble de déficit de l'attention" avec ou sans hyperactivité probable. Il représente un quarte de ces enfants.
Elle veut les qualifier de "probables" car cela reste une évaluation épidémiologique qui n’a pas valeur de diagnostic médical. Ces problématiques sont donc diverses (phobies, troubles de l’attention ou de l’opposition).
Or, si la majorité ne souffrent que d’un seul trouble, certains enfants peuvent en cumuler plusieurs. Il apparaît une disparité filles-garçons : il y a plus de difficultés émotionnelles chez les filles et de difficultés comportementales chez les garçons.
Quelles en seraient les causes et quels conseils donner aux parents et aux éducateurs pour éviter qu’un enfant ne développe ces troubles ? La crise sanitaire aurait aggravé ce phénomène de détresse psychologique déjà existant. Parmi les causes, les sujets anxiogènes comme la guerre en Ukraine ou l’inflation. L’étude montre aussi un lien direct entre ces difficultés et la santé mentale des parents, le temps d’exposition aux écrans, le faible temps consacré à la lecture et aux activités physiques.
Si certaines pathologies relèvent du professionnel de santé, parents et éducateurs peuvent agir préventivement. L’écoute et la qualité de présence me paraissent essentiels : prenons le temps d’être avec nos enfants ! En plus de cela, proposons de partager des jeux, des activités culturelles et sportives pour les aider à exprimer et extérioriser leurs émotions.
Au cours d’un temps calme ou le soir, n’hésitons pas à engager la discussion ou l’aider à relire sa journée à l’école avec ses camarades, ou dans son club de foot. Avoir un regard salésien vigilant et bienveillant, c’est repérer les changements et positiver. "Est-ce que tu dors bien, est ce que quelque chose t’inquiète ?" Être avec et faire avec demeurent des postures éducatives léguées par Don Bosco et qui peuvent nous inspirer aujourd’hui.
Le Père Xavier de Verchère est salésien de Don Bosco et aumônier général des Scouts et Guides de France.
Cette chronique sur l'éducation vous est proposée en alternance par :
- Xavier de Verchère, salésien de Don Bosco, prêtre, aumônier général des Scouts et Guides de France
- Catherine Fino, salésienne de Don Bosco, théologienne moraliste, professeur à l'Institut Catholique de Paris (où elle est directrice du Département théologie morale et spirituelle)
- Michèle Decoster, salésienne de Don Bosco, formation dans le réseau scolaire Don Bosco (40 000 élèves)
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
En partenariat avec Fondation Don Bosco
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !