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Laisser le temps et la place au deuil

Un article rédigé par Joëlle Iland - RCF Liège, le 21 novembre 2024 - Modifié le 21 décembre 2024

Comment laisser un temps et une place au deuil dans notre société? Trouver le sens et la place de cette période de transition importante.

deuil Joëlle Ilanddeuil Joëlle Iland

Ce qu'il faut retenir :

  • deuil
  • bien-être

Laisser le temps et la place du deuil

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler du deuil que l’on peut vivre par rapport à la perte d’une personne proche ou par rapport à la perte de quelque chose d’important dans notre vie, un travail, une passion. Tout cela est compliqué d’autant plus que de plus en plus dans nos sociétés le deuil est éloigné. On vous demande de recommencer votre vie quotidienne dès que possible.

Dans certains cas il reste un lieu pour se recueillir, parfois pas. On met de côté la mort alors que dans d’autres cultures ou traditions on prend ou prenait le temps au travers de différents rituels. Nous en avons encore aujourd’hui mais ils sont parfois réduits à leurs stricts minimums.

Dans d’autres cultures, les morts sont fêtés de manière très particulière comme par exemple dans la culture indonésienne ou le corps est conservé, momifié, habillés et reste au sein de la maison familiale et est ressortis épisodiquement pour l’associer aux fêtes des vivants. Nous sommes peut-être effrayés de tout cela mais finalement la mort fait partie de la vie.

C’est quelque chose que nous devons aujourd’hui vivre de manière assez individuelle, parfois isolée. Nous sommes tous et toutes amenées à traverser les différentes phases de deuil qui sont bien connues à savoir : le déni, la colère, la tristesse, la détresse, l’acceptation puis un retour à la vie très progressivement. Tout cela prend du temps et ce temps n’est pas mesurable car il est personnel, émotionnel.

Je constate d’ailleurs auprès de certaines personnes que j’accompagne traversant cette période qu’on leur propose rapidement des médicaments pour soulager leurs douleurs d’âmes comme des anti-dépresseurs. Cela peut être nécessaire si tout est trop difficile mais en soi le deuil n’est pas une faiblesse, ni une maladie. Il s’agit d’un processus normal, humain, sain et les émotions qui y sont associées font partie du chemin.

J’évoque ceci sans aucun jugement car la souffrance peut être tellement importante que le recours à des « béquilles » est utile notamment par lorsque les circonstances sont particulièrement dramatiques comme lors d’un suicide incompréhensible et insoutenable pour les proches. C’est ce que je vis pour le moment.

En même temps, il faut s’accrocher à la vie, garder espoir, croire que la chaleur reviendra. Notre foi nous permet de traverser également cette épreuve en nous reliant à autre chose de plus grand.

Au final, chacun fait comme il le peut avec les moyens qu’il a. Nous avons besoin des autres même si le deuil se caractérise par une période nécessaire de prise de recul, de repli sur soi, de prise de distance, de calme.

Pour conclure, je dirais ceci : « Faites-vous confiance, reliez-vous autres, ralentissez, prenez le temps et du bon temps pour vous et vos proches ». Quoi qu’il advienne, la vie poursuivra son chemin et vous aussi. Je vous invite à vivre les petits bonheurs quotidiens du moment présent en toute simplicité et prenez soin de vous !

RCF Liège
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique bien-être de Joëlle Iland
RCF Liège
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