On imagine un homme autoritaire prendre le contrôle d’une personne qui lui obéit au doigt et à l’œil. Au-delà des clichés, qu’est-ce que l’hypnose ? Pourquoi est-elle de plus en plus pratiquée ? Quelles sont les techniques pour activer cet état de conscience ? Réponses de Jean Becchio, médecin spécialisé en psychiatrie et soins palliatifs, fondateur d’un des premiers enseignements universitaires d’hypnose, co-auteur avec Bruno Suarez le livre "Du nouveau dans l'hypnose - Les techniques d'activation de conscience" (éd. Odile Jacob).
L’hypnose désigne à la fois une pratique et un état de conscience modifié entre sommeil et veille. Elle repose en effet sur l’idée qu’à partir d’un certain état de conscience "les personnes deviennent suggestibles" et que l’on peut "leur faire des suggestions telles que ne plus boire, ne plus fumer, mieux dormir, etc."
L’hypnose est aujourd’hui une pratique répandue. Elle est utilisée aujourd’hui dans la médecine moderne aussi bien pour alléger le stress et l’anxiété, améliorer le sommeil, soulager des douleurs ou renforcer son estime de soi.
Si elle a aujourd’hui trouvé sa place dans la médecine traditionnelle, la pratique remonte aux origines de l’humanité. "L’hypnose accompagne l’humanité depuis longtemps, explique Jean Becchio, on peut dire que même les chamanes de la préhistoire employaient la transe chamanique, une forme de modification de la conscience, de l’attention, proche de l’hypnose."
Au milieu du XIXe siècle, c’est le chirurgien écossais James Braid qui a vraiment introduit la notion d’hypnose. "Il s’est rendu compte que tout était dans la parole du soignant, qui crée des suggestions entendues par le patient, des suggestions de sommeil profond." James Braid a donné à cet état de conscience le nom d’un dieu de la mythologie grecque qui soigne les humains pendant leur sommeil, Hypnos.
On croit que lorsqu’on est sous état d’hypnose c’est l’inconscient qui parle, mais la recherche a évolué. On ne parle plus ni "d’inconscient" ni "d’état d’hypnose" mais "d’espace de l’attention en retrait" ou de "non-conscient". Aujourd’hui, la conscience est vue comme un continuum, elle est "toujours présente avec plus ou moins d’intensité au niveau de l’attention".
De même, les "techniques d’activation de conscience" ont évolué, rappelle Jean Becchio. Il n’est plus question de transe opérée par les sonorités d’un tambour chamanique. On n’utilise plus les suggestions très directes comme "regardez-moi dans les yeux" ou "je vais compter jusqu’à 10 et vous allez dormir".
L’hypnose ericksonienne, qui utilise des injonctions moins directes, a permis de découvrir que "la douceur augmente l’efficacité". Aujourd’hui, on ne demande plus au patient de se détendre mais de se tenir droit sur un tabouret pour augmenter sa proprioception, "un sixième sens redécouvert assez récemment".
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