Dans une société bouleversée sur tous les plans, y compris spirituel, il est frappant de voir résister une pratique ancestrale, le chamanisme. Ce n'est ni une religion ni une doctrine et pourtant c'est l'une des plus anciennes traditions humaines, remontant probablement à 1.000 ans avant notre ère. Depuis les années 60, il existe aux États-Unis et en Europe un courant que l'on appelle néo-chamanisme. Et que l'anthropologue Raphaël Rousseleau a observé.
Une conception de l'homme que l'on retrouve de la Sibérie jusqu'à l'Amérique indienne, en passant par le centre de l'Asie. Mircea Eliade, auteur d'un ouvrage de référence sur le sujet, "Le Chamanisme" (éd. Payot & Rivages, 1992), considérait le chamanisme comme "un voyage d'un spécialiste à la recherche d'âmes".
Ni religion ni doctrine, semble-t-il, cette tradition remonterait à 1.000 ans avant notre ère. Tradition portée par des médiateurs, comme dans les sociétés sibériennes, "avec des forces localisées dans l'environnement", explique Raphaël Rousseleau. Et le rôle de ce médiateur est de "résoudre les infortunes".
Fait d'emprunts, éclectique, le néo-chamanisme s'est répandu dans les années 60 dans une société occidentale en perte de repères. Avec le mouvement hippie, la guerre du Viet Nam, la contestation de la société de consommation... le chamanisme est revisité et prend parfois les formes d’un assemblage hétéroclite dans lequel il s’agit pour l’individu de trouver la voie vers un développement personnel. S’agit-il de synthèse, de syncrétisme, de bricolage?
Émission d'archive diffusée en mars 2017
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