Absent du projet de loi Climat et résilience en discussion à l’Assemblée, le numérique a pourtant un impact écologique important. Quel est cet impact et comment changer la donne ?
Alors que l'empreinte écologique du numérique a été multipliée par 3 en 10 ans, et devrait continuer à croître avec l'apparition de la 5G, le sujet est presque totalement absent du projet de loi Climat et résilience.
Pour décrypter les liens entre pollution et numérique, Melchior Gormand et Anne Kerléo reçoivent deux invités spécialistes du sujet, Lise Breteau, avocate, membre du collectif Green IT et Guillaume Mandil, enseignant-chercheur à l'université Grenoble-Alpes.
L'écologie c'est l'affaire de chacun mais aussi de tous. La mise en place d'éco-gestes dans notre quotidien progresse mais concerne seulement un quart de l'objectif environnemental fixé par les accords de Paris rappelle Guillaume Mandile.
Pour les 75% restant, nous nous devons d'agir collectivement et donc politiser davantage les actions pour lutter contre l'expansion de l'empreinte écologique du numérique afin qu'elles aient une répercussion sur l'ensemble des citoyens. Pour Lise Breteau "on est tous sur le même bateau donc on doit tous prendre notre part, on ne doit pas opposer les gestes individuels et les gestes collectifs, tout doit aller de concert."
Le gouffre énergétique des centres de données ou data centers est largement évoqué ces derniers temps notamment avec l'incendie qui touche OVH. L'utilisation du numérique a un réel impact sur l'écologie tout comme sa fabrication "qui est due à 80%, à la fabrication des équipements et ensuite à 20% à leur utilisation" rappelle Lise Breteau.
Il est aujourd'hui urgent de trouver des moyens de ralentir cette surproduction. "L'idée c'est de réduire la production d'équipements neufs en faisant durer le plus longtemps possible les équipements et en ayant un usage plus raisonné" ajoute-t-elle.
Les conditions socio-environnementales qui permettent l'extraction des métaux utilisés pour la construction des smartphones sont déplorables, tout comme la manière dont ils sont transformés.
Guillaume Mandil note également l'importance de la fin de vie de ces équipements, "il y en a un taux assez faible qui sont pris en charge par une filière de recyclage, on estime à peu près 20% des objet qui sont tracés, ce qui veut dire que 80% des équipements finissent dans une filiale de recyclage dite informelle où on ne sait pas vraiment ce qu'ils deviennent."
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