La Journée mondiale de la Santé (JMS), est célébrée chaque année le 7 avril. Elle marque l'anniversaire de la fondation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948.
En 2023, 30 000 centenaires vivent en France. À 100 ans, la moitié des personnes vivent encore à domicile, comme Claire Bourquin et Georgette Emonard.
Claire Bourquin et Georgette Emonard habitent Viriat, elles ont grandi sur les bancs de la même école. Elles ont soufflé leurs 100 bougies il y a quelques mois. Elles partagent leur regard sur les grands changements qu'elles ont vécus, sur l'évolution de la condition féminine.
Georgette Emonard n’a pas quitté son village natal, elle s’est mariée, est restée à la ferme où elle n’a pas chômé ! Georgette a un fils et trois filles, six petits-enfants et treize arrière-petits-enfants. Elle vit aujourd’hui dans la maison familiale.
Claire Bourquin habite elle aussi dans la maison qui l’a vue naître. Elle a un fils, deux petites filles et quatre arrière petits-enfants.
J’habite dans la maison où je suis née après avoir pérégriné pas mal dans le monde. Dakar, République Centrafricaine, puis à nouveau la France à Toulouse, à Paris… Mon mari étant militaire, on changeait souvent de garnison.
J’ai passé d’excellents moments en Afrique. D’abord on change de continent et puis on avait un contact avec les autochtones donc c’était intéressant. Tout ce qu’on a vécu avec eux c’était formidable !
Claire Bourquin
Toute l’évolution moderne : le téléphone, l’électricité, la télévision, la voiture… Quand on était enfant on en rêvait mais on ne pensait pas que ce serait réalisé aussi vite. La machine à laver également, le réfrigérateur au pétrole au début.
Claire Bourquin et Georgette Emonard évoquent d'autres évolutions marquantes dans la science, dans la médecine.
Pour une opération de la vésicule on restait dix jours à l’hôpital, maintenant le plus souvent on ressort le soir même !
Le premier homme sur la lune, on a passé la nuit devant la télé pour regarder l’atterrissage !
Claire :
Heureusement il y a eu de l’évolution par rapport à la femme : le droit de vote par exemple. Aussi, les femmes n'avaient pas de compte chèque. Elles étaient soumises et on n’osait pas parler de sexualité. J’ai une certaine admiration pour Simone Veil qui a libéré la femme de certaines contraintes, son action pour l’avortement.
Oui il y a eu une grande révolution dans la place de la femme dans la société. Une femme député ça n’existait pas.
Claire :
Si je vivais avec le caté qu’on m’a enseigné je pense que je ne croirais plus. C’était tellement dur. Il fallait se sacrifier pour faire plaisir au “Bon Dieu”. J’ai jamais vu quelqu’un avoir du plaisir à voir souffrir quelqu’un. C’est incroyable. Moi je fréquentais les filles de l’école laïque… On me disait que je fréquentais des mauvaises compagnies. On allait se confesser une fois par mois et bien on disait mon père je m'accusais de fréquenter des mauvaises compagnies. Bien sûr j’ai toujours continué à les voir. J’ai toujours pêché ! Heureusement il y a beaucoup plus de tolérance de la part de l’Eglise aujourd’hui.
Claire Bourquin et Georgette Emonard ont 100 ans, elles sont en forme. Un secret de longévité ?
Claire :
C’est d’abord une chance de la vie et puis on ne fait pas n’importe quoi. On se nourrit correctement, on fait du sport mais pas d’une façon violente. Je fais de la marche tous les jours, je m’alimente sainement.
Georgette :
Je ne fais plus de marche. Je m’occupe de mon jardin. Je lis un peu, surtout des magazines.
J’aimerais continuer comme on est, garder notre bonne santé.
Claire :
J’aime le dialogue avec les gens, les échanges même avec des générations différentes. ça me permet de garder une jeunesse d’esprit. C’est important le contact des gens. J’aime la société.
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