"Et pourtant, elle tourne !" C'est ce qu'aurait dit Galilée à l'issue de son procès pour hérésie. Mais qui était ce savant aux convictions planétaires ? A redécouvrir avec Jean-Paul Mongin dans votre rendez-vous incontournables "les Petits Platons" du mercredi.
Vous nous emmenez aujourd’hui faire un tour du système solaire en compagnie, non d’un philosophe, mais d’un savant dont l’œuvre fit date dans l’histoire des idées : Galileo Galilei, né en 1542 à l’ombre de la tour de Pise… On raconte que Galilée y grimpa devant tous les hommes de science de la ville pour en laisser tomber, simultanément, des ballons de masses différentes, afin de contester l’opinion d’Aristote selon laquelle la vitesse de leur chute serait proportionnelle à leur masse.
Il s’agit probablement d’une légende, mais Galilée a découvert en effet, qu’indépendamment de la résistance de l’air, tous les corps tombent à la même vitesse. Et ce qui est fascinant, c’est qu’il l’a démontré par le calcul. Si la physique est dès lors galiléenne, c'est qu'elle pose dorénavant le postulat selon lequel "Le livre de l'Univers est écrit en langue mathématique".
On voit le ciel depuis l’intérieur de la tour de Pise, ce qui en fait une sorte de gigantesque télescope. Peut-être a-t-elle inspiré à Galilée l’une de ses principales inventions : la lunette astronomique. Au moyen de cet instrument, il va observer pour la première fois dans l’histoire de l’humanité le détail de la lune, les satellites de Jupiter, les tâches solaires, des étoiles invisibles à l’œil nu et de découverte en découverte, va continuer à réfuter Aristote, dont la vision du monde faisait encore autorité…
En effet, cela faisait assez longtemps que Galilée était convaincu de la validité des thèses de Copernic, qui avait découvert que la Terre gravitait autour du soleil, et non l’inverse, ce qui entrait en contradiction avec la doctrine de l’Église fondée sur les Saintes Écritures. Mais en 1615, les découvertes de Galilée sont si nombreuses, qu’elles l’obligent à sortir de sa réserve conservée jusque là. Et le Saint-Office, donc le tribunal de l’inquisition, commence à s’intéresser de plus en plus à lui …
Pas tant que cela, Galilée a de nombreux partisans y compris au sein de l’Église ; il est très ami avec le pape Urbain VIII. Mais il va pêcher par imprudence en publiant son Dialogue sur les deux grands systèmes du monde en 1632, où il ridiculise ses détracteurs sous couvert d'une validation épiscopale, qu'il n'a pas. C'est le scandale. Le pape ne peut empêcher son procès pour hérésie. Face à la perspective peu réjouissante d’être soumis à la question, c'est à dire torturé, et risquant une condamnation à mort, Galilée se voit obligé de se rétracter et de revenir sur ses positions.
Après l'abjuration de ses doctrines astronomiques en 1633 devant le tribunal de l'Inquisition, il ne peut s'empêcher de déclarer cependant, en parlant de la Terre : " Et pourtant, elle tourne !" . Il le pensait certainement, mais il n'est pas certain, qu’il l’ait réellement déclaré à haute voix. Quoiqu’il en soit, sa théorie sera attestée bien plus tard, grâce au pendule de Foucauld, mais c'est une autre histoire.
"Histoires de Philosophes" dans la collection Les Petits Platons de Jean-Paul Mongin. Une belle idée de cadeau pour Noël qui approche à l'attention des enfants sous forme d'abonnement avec notamment le prochain numéro "Galilée part en vrille" écrit par Frédéric Morlot & Chiara Pastorini et illustré par Junli Song.
Un peu de philosophie sans prise de tête, avec Les petits Platons de Jean-Paul Mongin.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !