Ils ne sont pas nés à Saint-Etienne ni dans la Loire. Parfois même ils n’y sont pas morts. Mais qu’ils aient passé deux ou vingt ans, ils ont contribué à transformer la ville qui les a, en retour, transformé. Ils sont devenus des « Stéphanois de cœur ». Voici le portrait de vingt d’entre eux, de Guy Colombet à Roger Rocher. Hommes de foi ou de pouvoir, architectes ou artistes, autant de parcours singuliers qui ont croisé celui d’une ville singulière.
Gérard-Michel Thermeau - Stéphanois d’ailleurs, Stéphanois de cœur – Actes Graphiques - 24€
Claude Fauriel, Jules Janin, Jules Massenet et Francis Garnier étaient « nés natifs » de Saint-Étienne comme le Calpigni de Beaumarchais était « né natif » de Ferrare, sauf que comme beaucoup de grands Stéphanois la première chose qu’ils firent fut de quitter notre ville pour aller chercher fortune ailleurs.
Et comme la nature a horreur du vide ce sont d’autres hommes - uniquement des hommes, bien le bonjour à la journée de la femme ! - qui sont venus d’ailleurs, ont donné leur enthousiasme à la ville et ont fait leur chemin dans le cœur du peuple vert. Depuis Guy Colombet fondateur de la Charité au XVIIe siècle jusqu’à Roger Rocher « l’homme à la pipe » patron des Verts de Robert Herbin, de Glasgow et des Champs-Élysées.
Une belle brochette de citoyens aussi différents qu’Etienne Mimard père de Manufrance et du Chasseur Français et Joseph Lamberton sculpteur de « la Muse du Square Violette » et du « Michel Rondet de la Ricamarie ». Des visionnaires de l’architecture comme Jean-Michel Dalgabio, bâtisseur du « Saint-Étienne de l’ère industrielle » et Léon Lamaiziere de celui « de la Belle époque ». Des inventeurs géniaux comme Louis Antoine Beaunier, maître de forge, père du premier chemin de fer et directeur de la première école des mineurs (future Ecole des Mines) ou Louis Lépine, l’unique, le vrai, le créateur du concours qui porte son nom mais aussi de la police moderne, du code de la route, des passages piétons, des sens uniques, des agents à blanc bâton et du «bureau des objets trouvés»
Et de cette collection de beaux lapins sortis du chapeau de l’hexagone surgit un homme d’un autre monde : William Hunt né dans une cabane d’esclaves au fin fond du Tennesse, fruit d’amours sauvages entre maître et esclave. Il fut consul - celui des Etats-Unis au pays de la soie et du ruban - et qu’importe si outre Atlantique il n’était que « Peau Rouge », ici entre Furens et Chavanelet « aucune manifestation, aucun bal, aucune soirée, aucune réunion officielle, aucune fête sportive, aucun banquet ne pouvait avoir lieu sans lui ». Il était partout avec ou sans monocle « sur tous les hippodromes, vélodromes, autodromes, footballodromes et que sais-je encore » commente un journaliste sportif de l’époque.
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