JavaScript is required
Partager

La Côte d’Azur au cinéma et en musique : maestro !

Un article rédigé par Fabien GENEST - RCF Saint-Étienne, le 30 août 2021 - Modifié le 27 février 2024

La Côte d’Azur et le 7e art est au sommaire cette semaine de la rentrée de La Symphonie du cinéma. La sortie cet été de la comédie de Nicolas Benamou « Mystère à Saint-Tropez », avec Christian Clavier, Benoît Poelvoorde et Gérard Depardieu, était le prétexte tout trouvé pour prolonger quelque peu l’ambiance des vacances.

©
 Wiki Commons. Alfred Hitchcock et Cary Grant en 1955 sur le tournage de "La main au collet".©
 Wiki Commons. Alfred Hitchcock et Cary Grant en 1955 sur le tournage de "La main au collet".

« ET DIEU CREA LA FEMME », BB, SAINT-TROPEZ ET LA MUSIQUE DE PAUL MISRAKI

 

Un parfum de scandale entoure, fin 56, la sortie de “Et Dieu créa la femme”, de Roger Vadim. Le mythe Bardot, tout juste 22 ans, allait naître, résumé à lui seul dans la scène culte où l’actrice danse au son des congas, indomptable devant Curd Jürgens et Jean-Louis Trintignant brûlant de désir et de jalousie. Symbole de l’émancipation et star des médias qui voit en elle un sex symbole de l’époque, Brigitte Bardot achètera, par la suite, La Madrague et contribuera à faire de Saint-Tropez un endroit à la mode, et le rendez-vous estival de la jet set internationale. Paul Misraki, quant à lui, est l’auteur de la bande originale qui lui apporta aussi une grande renommée. Prenons à présent un peu de hauteur et gagnons la moyenne corniche surplombant la mer entre Nice et Monaco à bord d’un cabriolet bleu, conduit par Grace Kelly…

 

« LA MAIN AU COLLET » : LA FRENCH RIVIERA MYTHIFIÉE PAR HITCHCOCK

 

“You’ll love France ou Le chat, le thème principal que l’on doit à Lyn Murray pour le film d’Alfred Hitchcok, en 1955, “La main au collet” qui vient d’achever “Fenêtre sur cour” avec Grace Kelly qu’il reconduit. Il lui confie le rôle d’une Américaine fortunée qui va attirer la convoitise de Cary Grant, un cambrioleur, pourtant rangé des voitures, mais soupçonné par la police après plusieurs vols de bijoux. Le film est une carte postale à lui seul d’une Côte d’Azur mythifiée grâce à ses nombreux extérieurs de Nice et Cannes, sans parler de la célèbre scène de poursuite en voiture, dans laquelle, Grace Kelly, gantée de blanc, conduit à vive allure sur la corniche surplombant la Méditerranée, avec un Cary Grant pas franchement rassuré.

 

« LES FÉLINS » : ALAIN DELON ET JANE FONDA SUR LES ACCORDS JAZZY DE LALO SCHIFRIN

 

En plein mois de juin 1964, les écrans des salles obscures diffusent “Les Félins”, mi-policier, mi-thriller labyrinthique tourné en partie dans la Villa Torre Clementina à Roquebrune-Cap-Martin, toute nimbée d’un charme propice à l’évasion avec son style à la fois byzantin et vénitien. Quatre ans après “Plein Soleil”, René Clément retrouve Alain Delon et fait appel à deux actrices américaines: Lola Albright et Jane Fonda pour camper les personnages de son histoire où la Côte d’Azur autant que la musique soul jazzy de Lalo Schifrin et de son style si caractéristique avec l’emploi de l’orgue Hammond et des percussions, habillent les images. La Côte d’Azur au cinéma, ce sont des villas de rêve mais aussi des hôtels comme Le Palais de la Méditerranée, lieu de l’action en 1963 du film “La Baie des anges”, second long métrage de Jacques Demy.

 

« LA BAIE DES ANGES » : MICHEL LEGRAND CHEZ DEMY AVANT « LES PARAPLUIES »

 

Nice, la Promenades des Anglais. Jacques Demy filme Jeanne Moreau en blonde platine confrontée aux affres du jeu et de l’amour. Après « Lola » deux ans auparavant et un an avant « Les Parapluies de Cherbourg », Michel Legrand compose la musique d’où domine ce morceau de piano enflammé intitulé « Le jeu ». Comme tout film réalisé sur la Côte d’Azur, des scènes intérieures ont été tournées aux studios de la Victorine, qui ont fêté leur centenaire en 2019. Un lieu habité de légendes et de grand souvenirs où les plus grands du cinéma français et international ont posé leur caméra à l’image de François Truffaut qui filme une mise en abyme à travers l’histoire du tournage d’un film en 1973 pour « la Nuit américaine », porté par la musique de Georges Delerue qui marie, pour l’occasion, la musique de Bach et de Vivaldi.

 

« LA NUIT AMÉRICAINE » : GEORGES DELERUE, TRUFFAUT ET LES STUDIOS DE LA VICTORINE

 

 

 « Ce qui me plaît chez les réalisateurs de la Nouvelle Vague, c’est l’amour qu’ils portent à la musique. » La phrase est de Georges Delerue, compositeur régulier depuis 1960 et « Tirez sur le pianiste » de François Truffaut parlant, dans l’extrait que nous avons pu entendre, à Jean-Pierre Léaud. « La Nuit américaine » fera date et sera récompensé par l’Oscar du meilleur film étranger en 1974. La musique de Delerue épouse les images de ce magnifique hommage au cinéma. Restons à Nice pour évoquer à présent Georges Lautner, Niçois de naissance, qui a beaucoup campé l’intrigue de ses films sur la Côte d’Azur comme en 1972 par exemple avec “Il était une fois un flic”. Un film qui s’intercale entre “Laisse aller… c’est une valse” et “Quelques messieurs trop tranquilles” et qui donne l’occasion à Eddie Vartan d’en composer la bande originale.

 

GEORGES LAUTNER, LA CÔTE D’AZUR AU COEUR

 

 

Le thème principal très seventies d’« Il était une fois un flic », une excellente comédie policière avec Michel Constantin et Mireille Darc que Lautner réunira à nouveau l’année suivante dans « La Valise ». On l’a vu avec « La Main au collet », la Côte d’Azur a bien évidemment attiré les cinéastes du monde entier et la saga des James Bond n’échappe pas à la règle. Nous sommes en 1983 et Sean Connery reprend du service une dernière fois pour « Jamais plus jamais » aux côtés de Barbara Carrera et Kim Basinger.

 

SEAN CONNERY DANS LE COSTUME DE 007

 

 

Lani Hall interprète en 1983, dans la grande tradition de la franchise Bond, la chanson titre « Never say never again », titre original du film réalisé par Irvin Kershner où l’on voyage des Bahamas à la Côte d’Azur. Tourné à Menton, Antibes et Villefranche-sur-Mer, « Jamais plus jamais » offre à Sean Connery une dernière apparition dans le costume de l’agent 007, rôle qu’il a tenu entre 1962 et 1971, et donc à nouveau en 1983, soit à sept reprises. La superbe Villa Ephrussi de Rotschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat sert également de décor à la soirée de gala où Sean Connery et Kim Basinger foulent le marbre du grand patio d’une danse endiablée sur la musique de Michel Legrand.    Restons dans le faste avec un film plus récent « Quatre Etoiles », de Christian Vincent en 2006 où Isabelle Carré et José Garcia forment un duo qui tente d’escroquer un ex-pilote de course.    

 

PALACES, HÔTELS ET VIE DE RÊVE…

 

 

 « Rêve de Carlton », un jazz aux accents cha-cha-cha que l’on doit à André Manoukian pour la bande originale de « Quatre Etoiles », dont l’action a pour cadre le célèbre Carlton de Cannes sur la Croisette où de nombreuses suites portent le nom d'icônes du cinéma comme Grace Kelly, Sophia Loren, ou encore Alain Delon... Pour les besoins de son film, Christian Vincent dit s’être inspiré de références hollywoodiennes et des comédies glamour des années 30 à 50. Dans « Quatre Etoiles », porté par un duo efficace que composent Isabelle Carré et José Garcia et la musique très présente d’André Manoukian, jazzman de formation, le luxe et l’argent sont les matrices prétexte à une comédie sentimentale plutôt réussie qui n’avait cependant réuni qu’un peu moins de 800 000 spectateurs en salles à sa sortie.   

 

La Minute Judy Garland

Cette semaine dans La Minute Judy Garland… arrêtons-nous quelques instants sur la BO du premier film de Suzanne Lindon « Seize Printemps », sorti en salles fin juin, et qui est composée par Vincent Delerm qui souligne au son d’un piano sensible la naissance du sentiment amoureux. Outre quatre chansons de Christophe et un morceau de Vivaldi, la jeune réalisatrice et aussi actrice, fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, interprète la chanson du générique de fin, dans une tonalité très delermienne et remplie d’un romantisme mélancolique.

 

Un dernier exemple de la Côte d'Azur au cinéma à travers un film récent, « Les Estivants », sorti en 2018. Film sur les relations familiales et amicales d’un groupe de personnes pendant les vacances dans une somptueuse villa, en l’occurrence, la Villa Faraghi à la pointe du Cap Nègre, sur la commune du Lavandou. Une propriété appartenant à la famille de Valeria Bruni Tedeschi, par ailleurs réalisatrice et actrice dans le film. Dans "Les Estivants", on l'entend reprendre, avec Valeria Golino, un vieux succès italien « Ma che freddo fa », hit de 1969, popularisé par Nada une jeune Italienne de 15 ans, qui se classa, à l'époque avec cette chanson, 5e au prestigieux festival de San Remo.

 

 

Quelques conseils pour prolonger…
Un livre : « La Côte d’Azur mise en scène », de Vincent Thabourey, paru en 2019 aux éditions Espaces et Signes. Un inventaire de 96 pages sur la Côte d'Azur à travers ses liens avec le cinéma : le festival de Cannes, évidemment, mais aussi les studios de la Victorine à Nice, les paysages rendus célèbres par des films tels que « Pierrot le fou » ou « Et Dieu créa la femme », ainsi qu’une évocation des nombreux artistes qui s'y sont établis.
Autre livre : « Une Américaine à Monaco », paru en 2017 chez Charleston. Des plateaux hollywoodiens au protocole monégasque, Sophie Adriansen invite le lecteur à découvrir le destin de Grace Kelly et une vie passée devant les objectifs et mise en scène sur pellicule.

 

Play list des titres diffusés
Rodéo, générique BO “Le Casse“, Ennio Morricone
“BB cha-cha“, BO “Et Dieu créa la femme“, Paul Misraki
Extrait “La main au collet”, d’Alfred Hitchcock (1955), DVD disponible chez Paramount Pictures
“You’ll love France/Le chat”, BO “La Main au collet”, Lyn Murray
Main theme BO ”Les Félins”, Lalo Schifrin
“Le jeu“, BO “La Baie des anges“, Michel Legrand
 “Le Grand choral“, BO “La Nuit américaine“, Georges Delerue
BO “Il était une fois un flic”, Eddie Vartan
“Never say never again“, BO “Jamais plus jamais“, Lani Hall
 “Rêve de Carlton“, BO « Quatre Etoiles“, André Manoukian
Virgule sonore: “Over the rainbow”, BO “Le magicien d’Oz”, Judy Garland 
“Seize Printemps“, BO “Seize Printemps“, Suzanne Lindon. Musique : Vincent Delerm
 “Ma che freddo fa“, BO “Les Estivants“, Nada

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.