Kant, Rousseau, Bergson ou Voltaire. autant d'hommes philosophes. Et les femmes ? Pourquoi sont-elles si peu représentées dans le domaine ? Une question "philosophique" sur laquelle revient Jean-Paul Mongin dans notre rendez-vous "Les Petits Platons".
On peut trouver des références féminines intéressantes dès les origines : la prêtresse Diotime, initiatrice de Socrate, Hypathie qui dirigeait l’école néoplatonicienne d’Alexandrie, ou la prosopopée de la philosophie, je cite : aux yeux pleins de feu mille fois plus perçants que ceux des hommes dans la Consolation de Boèce.
Les femmes donnent la vie, elles auraient une pensée davantage tournée vers l’intériorité, vers une philosophie de l’immanence, c’est-à-dire où les choses trouvent leur principe en elles-mêmes. Contrairement aux hommes qui engendrent en dehors d’eux-mêmes et qui s'orientent plus vers une philosophie de la transcendance, de l’extériorité.
Cependant, on constate de nombreux contre-exemples parfois au sein d'une œuvre elle-même, notamment la philosophe Émilie du Châtelet, à qui l’on doit à la fois la traduction en français des Principia Mathematica de Newton, l’introduction de la philosophie de Leibniz, et un très beau discours sur le bonheur. Elle est plus connue aujourd’hui pour avoir été la compagne de Voltaire ! Une influence certaine sur la formation de sa pensée. Voltaire lui-même avait dit d'Émilie du Châtelet, au fond, je cite, un grand homme qui n'avait de défaut que d'être femme.
Retrouvez Émilie du Châtelet, mais aussi de Hannah Arendt ou Edith Stein sur le site lespetitsplatons.com.
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