Dans ces derniers jours, il déclarait: "Dites-leur que j'ai eu une vie merveilleuse" Et il en a eu beaucoup : instituteur, jardinier, architecte, mais aussi écrivain, musicien et espion. Les multiples vies de Ludwig Wittgenstein racontées par Jean-Paul Mongin dans votre rendez-vous "Les Petits Platons".
Comment mener une existence banale quand vous commencez par avoir à l’école de Linz, en Autriche, un certain camarade du nom d’Adolf Hitler. Il existe une photo de classe datant de 1904, où on les voit quasiment côte-à-côte, le plus grand logicien et le pire dictateur du XXème siècle. On a même pu dire que l’antisémitisme du futur chancelier du Troisième Reich, qui devait par la suite être congédié de leur école en raison de ses mauvais résultats, procédait d’avoir cotoyé le trop brillant Wittgenstein, 8ème et dernier fils d’une famille d’origine juive de la très haute bourgeoisie viennoise.
La musique est partout dans la famille de Ludwig Wittgenstein, où l'on reçoit régulièrement Brahms et Mahler. Presque tous les enfants Wittgenstein sont des génies. Ludwig fait de la clarinette, non pas en virtuose comme certains de ses frères et sœurs, mais suffisamment pour entretenir un rapport à la musique qui confine à la mystique et qui va profondément imprégner sa pensée philosophique.
On le connaît plus comme l’auteur du "Tractatus logico-philosophicus", qui malgré son titre peu mélodieux, est devenu un opéra. Sa seule publication en termes de livre de philosophie à l'âge de 30 ans, car il considérait être parvenu, avec un tel degré de clarification logique de sa pensée, a avoir livré le moyen de dissiper l’intégralité des problèmes posés par l’histoire de la philosophie. Il a ensuite décidé d'abandonner l’immense fortune héritée de son père pour devenir instituteur dans un village pendant plusieurs années, puis jardinier dans un monastère, puis architecte…
Certains biographes ont fait de Ludwig Wittgenstein le “5ème homme de Cambridge”, recruté dans les années 30 par les Soviétiques pour décrypter les codes de chiffrage utilisés par les nazis. Wittgenstein aurait ainsi contribué à la défaite de son ancien et funeste condisciple Adolphe Hitler.
Les derniers mots de Ludwig Wittgenstein furent en 1951 "dites-leur que j'ai eu une vie merveilleuse". Alors si votre curiosité a été piquée jusqu'à connaître les autres facettes de Wittgenstein soldat, Wittgenstein ermite dans une hutte en Norvège, ou Wittgenstein à la chasse au rhinocéros dans des pays où il n’existe pas, nous vous engageons à découvrir le fascicule intitulé "Le rhinocéros de Wittgenstein" publié par Françoise Armengaud et Annabelle Buxton dans la collection Les petits Platons.
Un peu de philosophie sans prise de tête, avec Les petits Platons de Jean-Paul Mongin.
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