La crise sanitaire du Covid-19 a remis en lumière l’importance des soignants mais aussi, parallèlement, le phénomène des médecines alternatives. Certains personnes utilisent des méthodes non-officielles et souvent décriées. Ce sont ces "gourous" que dénonce Georges Fenech, homme politique et ancien magistrat dans son livre Gare aux gourous - Santé, bien-être. Des pratiques étudiées lorsqu’il était président de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Ce phénomène n’a rien de nouveau mais a gagné en importance depuis les années 1960. Alors que 60% des Français ont recours à ces méthodes alternatives, Georges Fenech estime que ce n’est plus "un engouement, c’est un fait de société".
Si beaucoup de Français ont recours à ces pratiques, c’est aussi parce que l’offre ne faiblit pas. "Il y a un grand nombre d'individus qui s’autoproclament thérapeutes que je surnomme ‘dérapeutes’. Ils prétendent se substituer à la médecine traditionnelle", explique Georges Fenech.
Certaines techniques sont particulièrement préoccupantes pour la Miviludes, notamment la médecine germanique qui attribue par exemple le cancer à un "conflit intérieur" à régler. Ainsi, "il y a une incitation à rompre le protocole de chimiothérapie", dénonce Georges Fenech.
Contrairement aux idées reçues, "ces pratiques sont beaucoup plus larges que le phénomène sectaire", assure Georges Fenech. Certains sont même des médecins diplômés, convaincus de leurs méthodes. "Ils ont une vision globale et tout cela finit par remonter très haut", dans les différentes sphères de la société, assure le magistrat.
Cette prégnance s’explique également, selon l’ancien président de la Miviludes, par la difficulté pour l’Etat d’aller à l’encontre de "la liberté fondamentale de se soigner ou de ne pas se soigner". Georges Fenech juge l’action de l'Etat "trop timorée compte tenu de l’ampleur du phénomène".
Par ailleurs, ces "dérapeutes sont dans une posture de victimisation par rapport à la médecine officielle". Les autorités se retrouvent ainsi confrontées à la difficulté d’alerter sur les risques de ces dérives.
Comment éviter de tomber dans ces dérives ? "Quand on vous propose une offre alternative, il faut s’informer auprès des associations, de la Miviludes et du ministère de la Santé. Il y a aussi l’attitude du dérapeute qui doit alerter", notamment lorsqu’il demande des sommes très conséquentes", explique Georges Fenech.
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