Sur un coup de tête, Luc Romain achète le fort Saint-Jean : loin des gens et du monde extérieur, il pense s'offrir un peu de répit, du moins une rupture dans une vie bien remplie. À défaut de solitude, le bastion devient la clé du rapprochement avec les villageois ! De nombreuses histoires circulent sur le fort et Luc remonte peu à peu ses secrets et ceux du village : une quête qui le mènera à se remettre lui-même en question...
Roger Royer - Le Fort Saint-Jean - De Borée - 20 € 90
Roger Royer - fidèle de la Fête du Livre de Saint-Étienne et Planfoyard - après une belle carrière dans le commerce international a retrouvé sa passion de jeunesse, l’écriture. « Le Fort Saint-Jean » est son neuvième roman.
Luc Romain fatigué de courir le monde à la remorque du CAC 40 pleure ses jours heureux sur un brise-glace soviétique entre le Groenland et l’archipel François-Joseph. Il rêve de se faire un nouveau break, une cure de silence comme celle du Grand Nord. Une année sabbatique ? Pourquoi pas ? Mais où ? Comme une fulgurance il se souvient avoir jadis visité - dans l’arrière-pays niçois - le lieu idéal pour ce genre de thérapie : Le Fort Saint-Jean dont justement l’armée française veut se débarrasser.
Vente publique par les Domaines. Mise à prix modeste. Enchères, Surenchère. Une fois, deux fois, trois fois, Coup de maillet : adjugé, Vendu ! Et voilà Luc propriétaire d’un Fort digne de Vauban pour le prix « d’un banal appartement dans le quartier de la Croix-Rousse ». Le voilà propriétaire « du Machin » comme disent les gens du Pays. Et comme un truc comme ce «Machin » ne peut avoir été acheté que par un Parisien, pour tout le monde là-haut Luc - le lyonnais de la Croix Rousse - devient « le Parigot ».
Mais une année sabbatique au Fort Saint-Jean n’est pas une retraite spirituelle à l’abbaye de Solesmes, de Sénanque ou de Cîteaux. Au village et au Fort, au Fort comme au village ou les deux à la fois, Luc Romain va trouver non pas une ambiance sacrée mais une sacrée ambiance.
Il y a là le « bistrot » Raoul et sa Raymonde spécialiste de la daube provençale, Marcel le berger dont les brebis squattent le Fort depuis toujours et même avant, le père Léon curé de la paroisse, cette tête de lard de Pierre le Faucheux, Benoît le forgeron-ferrailleur, Vastico le menuisier-charpentier, Mathias Goujon le marginal du bourg artiste peintre et accessoirement électricien-plombier, sans oublier Ursule l’épicière et Vicensky le Polack, ni Gustave le gendarme à ne fréquenter qu’aux heures où il est « sans képi ni baudrier ».
Et puis il y a Cléo, une fille qui détonne, rayonne et cartonne. Une fille qui fait des bijoux en argent, « ma concurrente » précise Mathias avant d’ajouter « mais on vit pas ensemble ». Une petite phrase à vous foutre le moral en l’air car ou « c’est tout comme » ou bien c’est « la voie est libre ». Or pour notre Parigot de la Croix Rousse « c’est pas franc la même »… comme on dirait à Planfoy.
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