Annick Corona est l'invitée de l'émission littéraire "A plus d'un Titre" pour son livre "L'audience est ouverte" (le Lys Bleu éditions)
La chronique de Jacques Plaine
ANNICK CORONA L’audience est ouverte : faites entrer la juge le Lys bleu Annick Coronna qui a terminé sa carrière comme présidente de cour d’assises est stéphanoise. Qui à Saint-Étienne n’a pas eu un père ou un grand père qui n’ait pas pointé aux CAFL, à la Manu, chez Minard, chez Staron ou à la mine ? C’est là justement - et au puits Couriot - qu’Annick Corona savait son père descendre tous les matins. À l’heure de son propre choix de vie, ne sachant trop quel chemin prendre, Annick va s’inscrire en fac de droit - « Dès les premiers cours j’ai su que j’avais enfin trouvé ma voie ». Elle finira présidente de chambre à la Cour d’appel d’Aix en Provence. La deuxième de France, celle de la métropole Aix-Marseille-Provence : 350 décès violents, entre 2008 et 2022. Mais avant de revêtir la toge rouge bordée d’hermine blanche et tachetée de noir, de tribunal en tribunal, de celui du Puy-en-Velay à celui de Lyon en passant par Saint-Étienne, de juge d’Instance à juge d’instruction en passant par substitut du procureur, juge de l’application des peines et présidente de cour d’assises, elle aura tout connu de ce que peut offrir l’École Nationale de la Magistrature à ses meilleurs élèves. Alors qu’elle n’était qu’en formation, elle aura même rencontré Frédéric Pottecher, suivi le procès Klaus Barbie une caméra sur l’épaule, contemplé dans le souterrain reliant à Lyon les prisons Saint-Paul et Saint-Joseph, les cent mètres de fresques de Didier Chamizot et sauté en parachute avec quelques détenus dont un était persuadé qu’on lui en avait refilé un faux. Un vrai pourtant qui le prouvera en se mettant dangereusement en torche. Un bon début pour une vie de magistrate pleine d’imprévus. Un plaignant qui prend la salle d’audience pour un salon d’essayage, un trafiquant qui joue au touriste et se présente à la douane avec pas moins de dix valises, un gang dit « des lessiveuses » qui blanchit à sa façon les billets de banque, un juge d’instruction mouillé dans une affaire de vins plus mouillés que lui, un assassin qui ne sait plus se servir d’un revolver, un jet privé qui fait Paris Mexico pour livrer un gâteau d’anniversaire. Et je ne parle pas d’une sombre histoire de « main courante » dans une affaire de viol. Un grand juge qui verra sa tête mise à prix pour 200 000 €. Qui dit mieux ? À vous de juger.
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