Béatification : portrait du prêtre ornais assassiné pendant la Commune

Armand Radigue est né le 8 mai 1823 - un jour de paix avant l'heure - dans le petit village de Saint-Patrice-du-Désert près de la Ferté-Macé. Le cadet d'une famille de six enfants est décrit comme un enfant joyeux et vivant. Ses parents étaient agriculteurs. Ils décident très vite de l'envoyer dans la pension du petit séminaire de Sées. C’est auprès de ses formateurs que naîtra sa vocation de prêtre. Il prendra le nom de Ladislas, lorsqu'il est ordonné prêtre de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, en 1848, à l'âge de 25 ans.

Le père Ladislas Radigue est donc envoyé rue Picpus dans l'est de Paris, dans la maison mère de la congrégation. Bien qu'on dise de lui qu’il était un excellent formateur de missionnaires, Ladislas ne quittera jamais la capitale à cause de sa mauvaise santé.

Un formateur de missionnaires cloué à Paris

Il devient le prieur de Picpus et vicaire général en 1870 à la veille de la guerre franco-prussienne. Le couvent qu'il dirige est alors transformé en infirmerie. Après l'armistice, la Commune de Paris commence : une collectivité révolutionnaire, hostile aux chrétiens. Une dizaine d'églises dans Paris ferment leurs portes pendant cette expérience politique. Et lorsque les « Versaillais » se lancent à la reconquête de Paris, des communards vont prendre en otage les quelques religieux restés dans la maison Picpus, dont le père Ladislas Radigue. 

Il est exécuté avec soixante-deux autres chrétiens le 26 mai 1871. Les quatres autres prêtres béatifiés ce samedi sont les pères Henri Planchat, Polycarpe Tuffier, Frézal Tardieu, Marcellin Rouchouze.