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la grande città di Roma

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 27 avril 2024  -  Modifié le 27 avril 2024
Buongiorno Roma Présentation générale de l'émission

Bienvenue dans votre nouvelle émission « Buongiorno Roma » sur 1RCF, JLM au micro. Dans cette première émission, je vais vous expliquer vous présenter la ville de Rome d’une manière générale et préciser aussi quel sera le contenu de cette émission qui est consacrée à la présentation des hauts lieux spirituels de la ville de la ville éternelle.
 

La ville de rome La ville de rome

La grande città di Roma

Rome est une ville extraordinaire à plusieurs points de vue. Tout d’abord, elle a été la capitale d’un empire immense et dans l’antiquité, elle a été le centre du monde. C’est la raison pour laquelle les apôtres Pierre et Paul ont désiré venir à Rome, afin d’être dans le lieu où la jeune Église naissante pourrait rayonner sur tout le monde.

Si vous la visitez , vous y trouverez de nombreuses traces architecturales de la grandeur de Rome du temps des empereurs : des temples, des forums, un cirque, des arcs de triomphe, des colonnes comme la magnifique colonne de Trajan. Ces vestiges sont souvent des ruines. Ce n’est pas toujours à cause du temps où les temples et autres monuments romains sont tellement abîmés. Ce sont les romains eux-mêmes et en particulier les grands architectes de la Renaissance qui ont utilisé les monuments de la Rome antique comme des carrières de marbre pour construire leurs palais et leurs églises.

la souffrance du monument 

Le Colisée, par exemple, a été dépecé. Certes il a souffert de tremblements de terre, mais c’est essentiellement à la main de l’homme qu’il doit son état de délabrement actuel. Lorsque vous voyez des ruines monumentales avec des briques apparentes, il faut imaginer qu’elles étaient recouvertes de marbre, ce qui donnait à ces bâtiments une magnificence qu’on n’imagine plus aujourd’hui. Certains édifices ont été préservés parce qu’ils ont été transformés en église. Ainsi, par exemple, le Panthéon est devenu au VIIe siècle la basilique de la Sainte Vierge aux martyrs par la volonté du pape Boniface IV. Cela ne lui a pas évité certaines mésaventures dont je vous parlerai quand je vous présenterai la basilique saint Pierre. Rome est donc l’illustration de l’adage « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » !

Les 7 collines de Rome

Rome a été construite sur 7 collines : l’Aventin, le Celio, le Capitole, l’Esquilin, le Palatin, le Quirinal et le Viminal. Mais on peut y ajouter trois autres collines : le Janicule (Gianicolo), de l’autre côté du Tibre, une magnifique colline qui surplombe le célèbre quartier du Trastevere (ce qui signifie « au-delà du Tibre ») et fait face à la colline du Vatican où se trouvait le palais de Néron ainsi que la colline du Pincio, célèbre parce qu’on y accède par le monumental escalier de la piazza di Spagna pour atteindre l’église de la Trinité des Monts (Trinità deiMonti).
 

L'histoire  de la ville éternelle 

L’histoire de Rome est marquée par des périodes de splendeur et d’autres de décadence. La Rome antique, capitale des empereurs qui régnaient sur le monde, était une mégalopole pour l’époque. On estime que la Rome d’Auguste comptait un million d’habitants, avec une densité de population semblable à celle de la ville du Caire aujourd’hui. C’était un tour de force de nourrir ces personnes et aussi de les approvisionner en eau.

Des destructions au reconstruction

Les Romains ont conçu pour cela des ouvrages d’art impressionnants, des aqueducs. Le principe d’un aqueduc est que l’eau y coule continuellement. Il n’y a pas moyen de l’arrêter. Ce n’est pas comme un tuyau avec un robinet. C’est pourquoi on mettait à la fin de chaque aqueduc une fontaine qui distribuait les eaux résiduelles. On trouve encore beaucoup de ces fontaines dans la Rome actuelle. On a beaucoup construit, détruit et reconstruit à Rome. À l’époque, il n’y avait pas de camion pour évacuer les gravats.

On détruisait  l’ancien bâtiment en laissant les gravats sur place et on reconstruisait sur ceux-ci. Ceci explique que le niveau actuel de la ville de Rome est plus élevé que celui de la Rome antique. Par exemple, pour creuser le métro, on doit descendre à 30m de profondeur pour être en dessous de la couche archéologique.

On en a un bel exemple de cette stratification avec la vieille basilique saint Clément qui comprend 3 étages : le niveau initial est le plus profond, c’est un ancien temple de Mithra où coule une source ; puis vient la première église construite au Ve siècle mais détruite partiellement par les Normands en 1084. Enfin la deuxième construite au Xie siècle sur la première qui menaçait ruine. Comment a-t-on procédé ? On a simplement enlevé la décoration de l’église ancienne pour la placer dans la nouvelle et on a rempli l’ancienne de remblais pour servir de fondation à la nouvelle. La première église est tombée dans l’oubli et il a fallu des fouilles au XIXe siècle pour redécouvrir les vestiges de l’ancienne église et du temple de Mithra… .
 

Les perturbations de Rome

Rome est aussi une ville qui a souffert. Elle a aussi connu des périodes sombres. Elle a été pillée par les Goths, puis mise à sac par les Normands puis par Charles Quint et ses lansquenets en 1527, une date que tous les romains connaissent par cœur. À certains moments, elle ne comptait plus que quelques milliers d’habitants. La période des papes à Avignon (1309 à 1376) a été particulièrement difficile pour la ville de Rome. N’oublions pas que Rome a été la capitale des États pontificaux dès leur création en 754 et jusqu’à la réunification de l’Italie en 1870 dont le pape était le chef temporel et religieux. Son éloignement à Avignon ne facilitait pas la gestion et la prospérité de la ville.

A  travers Rome

Dans cette émission « Buongiorno Roma », je ne vais pas vous raconter l’histoire de Rome. Je voudrais plutôt vous faire visiter la Rome des saints. Je pense qu’il n’y a aucune ville au monde où tant de saints ont vécu, que tant de saints ont visité, où tant de saints ont travaillé.

À Rome, on peut dire qu’on marche littéralement sur les pas des saints qui ont arpenté ses rues et ses places, qui ont prié dans ses églises et y ont reçu des grâces insignes. L’émission « Buongiorno Roma » complète donc l’autre émission de 1RCF intitulée « À l’école des saints » et dans laquelle je vous ai présenté beaucoup de saints qui ont vécu à Rome ou qui se sont rendus à Rome en pèlerinage (comme Benoît Joseph Labre ou Thérèse de Lisieux) ou pour rencontrer le pape de leur époque (comme François d’Assise ou Madeleine Sophie Barat) ou qui y sont nés et y ont passé toute leur vie au service des pauvres et de l’évangélisation (comme saint Vincent Pallotti ou Gaspare del Bufalo).

La ville des saints

Tous ces saints ont vécu, habité à Rome et souvent leurs lieux de vie - leurs chambres ! - ont été préservés. C’est ainsi qu’il y a, à Rome, une tradition que j’aime beaucoup : le jour de la fête d’un saint qui a vécu à Rome, on ouvre son lieu de vie, sa chambre à la dévotion du public.

Des lieux qui sont fermés toute l’année sont visitables ces jours-là. On peut visiter le couvent de sainte Françoise Romaine, on peut prier dans la chambre de saint Philippe Neri, s’agenouiller sous le maître autel de la basilique Santa Maria Sopra Minerva à côté du gisant de sainte Catherine de Sienne, etc. Mais il y a aussi - heureusement – des chambres de saints ouvertes toute l’année comme la chambre que François d’Assise utilisait quand il venait à Rome ou la chambre de saint Ignace de Loyola où 50 saints canonisés sont venus le rencontrer. Nous visiterons ces lieux lors de nos émissions.

Rome, c’est aussi la ville aux innombrables églises. On en compte environ 900 ! Elles sont le plus souvent remplies d’œuvres d’art exceptionnelles (architecture, mosaïques, sculptures, peintures, vitraux…) qui racontent la vie de Jésus, les mystères de la foi chrétienne et les vies de saints. Beaucoup d’entre elles recèlent des reliques : on trouve pêle mêle les reliques des temps apostoliques comme le crâne de saint Jean-Baptiste (le problème est qu’il y en a deux), la colonne qui a servi à attacher Jésus lors de la flagellation, les liens qui ont retenus saint Pierre en prison, mais aussi d’innombrables tombeaux de martyrs et de saints. Vous l’avez compris, plus les reliques sont vieilles, moins on est sûr de leur authenticité. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en priant devant ces reliques, nous rejoignons la foule immense des chrétiens qui avant nous se sont recueillis à cet endroit et ont prié avec toute leur foi. Et cela, c’est une expérience unique !

Les faces de Rome

Il y a deux époques de l’histoire de Rome qui ont laissé des traces spectaculaires dans la ville : c’est la Renaissance venue de Florence et qui a commencé à vers Rome vers 1440, et ensuite l’époque baroque qui a eu son épicentre dans la ville éternelle. L’art de la Renaissance atteint son apogée avec des artistes comme le bienheureux Fra Angelico, Michel-Ange ou Raphaël soutenus par le mécénat de nombreux papes qui voulaient faire de Rome une véritable capitale artistique et religieuse. À un certain moment, l’art de la Renaissance va devenir une glorification splendide de la foi catholique lorsqu’apparaît la Contre-Réforme catholique en réaction au protestantisme naissant. Avec le Concile de Trente (1545-1563), l’art prend un nouvel essor.

On quitte le classicisme et le maniérisme pour entrer dans des représentations spectaculaires dont le but est à la fois d’émouvoir et de convaincre, mais aussi d’enseigner. N’oublions jamais que les tableaux, les sculptures, les vitraux dans les églises ne sont pas là seulement pour décorer, pour donner des touches de beauté. Ils sont là pour enseigner le peuple, pour fixer son imagination, pour lui donner de voir avec ses yeux des épisodes bibliques ou de la vie des saints. À une époque où la télévision est inexistante et les livres rares, les églises sont comme des cours de catéchisme par l’image pour former et conforter la foi du peuple, des gens simples.

La nouvelle époque

Après la Renaissance, arrive l’époque baroque qui va durer deux siècles. Sa naissance est concomitante à l’apparition de la Compagnie de Jésus, fondée par saint Ignace de Loyola en 1537 mais son développement va atteindre son apogée durant le XVIIe siècle que les italiens appellent « il seicento ». Alors que la Renaissance avait son centre à Florence, l’art baroque va se développer avant tout à Rome. Il se caractérise par des scènes très chargées, des formes fluides, des trompe-l’œil qui correspondent aussi à des découvertes faites dans la représentation des perspectives. Le baroque va avoir des représentants architectes illustres : Carlo Maderno, le Bernin et son rival Francesco Borromini. On ne s’étonne pas d’avoir des façades concaves ou des clochers en spirales comme l’église Sant’Ivo du Borromini à l’université Sapienza. Beaucoup d’églises à Rome sont baroques.

Nous aurons l’occasion de les visiter pendant cette émission car elles sont aussi en relation avec des saints ayant vécu dans la ville éternelle : les trois églises jésuites (l’église du Gesù, sant'Ignazio, la saint André du Quirinal) ou la petite église San Carlo alle quattro fontane (saint Charles aux quatre fontaines), la Chiesa Nuova construite à l’initiative de saint Philippe Néri… La liste est longue. Le baroque, ce sont aussi des peintres illustres comme le jésuite Andrea Pozzo, le maître du trompe-l’œil, le Caravage et ses chefs-d'œuvre l’appel de Matthieu ou la conversion de saint Paul, Luca Giordano, etc.

Vous le voyez, nous pouvons nous préparer à découvrir des merveilles. Nous verrons qu’à Rome, la sainteté a rimé avec la beauté. Pour exalter le Seigneur et ses saints, les artistes ont rivalisé d’imagination et de talent. Et en même temps, il y a des choses très simples comme les madones des rues, ces images de Marie qu’on retrouve sur beaucoup de façades et que les romains appellent « edicole ». C’est la piété populaire qui s’exprime, l’amour pour la Vierge Marie, qui a aussi été nourrie par la prière des saints. Saint Ignace, par exemple, aimait tellement une Vierge de rue appelée Madonna della Strada (littéralement Notre Dame de la rue) devant laquelle il priait souvent qu’il voulut la déplacer et l’intégrer dans l’église du Gesù en faisant pour elle une belle chapelle baroque.

Qu’allons-nous faire dans cette nouvelle émission Buongiorno Roma ?

Comme je vous l’ai dit, je vous propose de visiter Rome sur les pas des saints qui y ont vécu, d’entrer ensemble dans les lieux qu’ils ont fréquenté, de raconter des histoires qu’ils ont vécues dans ces lieux… Chaque émission sera divisée en trois parties pour aborder la description de trois lieux, le plus souvent liés les uns aux autres, comme par exemple, le Vatican – la place saint Pierre, l’histoire de la Basilique, la visite de la Basilique ; les grandes basiliques majeures : saint Jean de Latran, la cathédrale de Rome et son magnifique baptistère, sainte Marie Majeure qui a été construite suite au miracle de la neige au mois d’août et saint Paul-hors-les-murs ; ou encore les lieux ignatiens : la chambre de saint Ignace de Loyola, l’église du Gesù où il est enterré, l’église sant'Ignazio construite à l’occasion de sa béatification et où sont enterrés de grands saints jésuites ;
etc.

 

J’espère vous donner envie de visiter Rome à la suite des saints, ce qui est une visite inoubliable. Et d’ailleurs, 1RCF vous proposera bientôt de participer à un pèlerinage à Rome pour vivre cette expérience in situ. Pour ceux qui ne pourront pas nous accompagner, cette émission leur permettra de suivre les saints de Rome en imagination et si, un jour, vous avez l’occasion de vous y rendre, ces émissions seront disponibles en podcast que vous pourrez écouter en marchant dans les rues de Rome !
À très bientôt donc dans la prochaine émission… pour découvrir le Vatican !
 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Buongiorno Roma

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