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RCF Ce qu'il reste du journalisme, avec Denis Jeambar et Gilles Martin-Chauffier
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Ce qu'il reste du journalisme, avec Denis Jeambar et Gilles Martin-Chauffier

Un article rédigé par Christophe Henning - RCF, le 11 avril 2024  -  Modifié le 11 avril 2024
Au pied de la lettre Ce qu'il reste du journalisme, avec Denis Jeambar et Gilles Martin-Chauffier

Deux journalistes qui sont aussi romanciers racontent le métier mais aussi les évolutions, les désillusions, à travers de leurs personnages quelque peu désabusés.

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Il s'est passé quelque chose

Sidné débute dans le métier, et peine à se faire une place. Aussi part-il à la recherche de Jacob, une grande plume aguerrie, reporter de guerre, en fin de carrière, qui a disparu, nul ne sait où il est.  Cet ancien, digne représentant de la profession, n’a-t-il pas encore quelque chose à transmettre ? Le journaliste est témoin de tout un monde, mais sait-il et peut-il le raconter ?

Denis Jeambar est journaliste, il a commencé à Paris Match mais pas assez longtemps pour croiser Gilles Martin-Chauffier. Il était lancé pour une brillante carrière : directeur de la rédaction du Point, puis de l’Express, président d’Europe 1, il a dirigé les éditions du Seuil. Ce qui ne l'a pas empêché d’écrire une vingtaine de livres, essais, romans, biographies, avec notamment pour décor les allées du pouvoir ou les affaires judiciaires.

Il s’est passé quelque chose, de Denis Jeambar, est publié chez Calmann Levy.

Clause de conscience

Sarcastique, le rédacteur en chef de Scoop, est en fin de carrière. Il jette un regard désabusé sur le petit monde parisien, et se trouve déboussolé par cette jeune actrice de 20 ans qui joue la provoc’. La presse va mal, le journal va être racheté, n’est-ce pas le moment de partir, de filer en Bretagne ?

Gilles Martin-Chauffier est journaliste littéraire et écrivain, rédacteur en chef à Paris Match. Le journalisme, c’est une affaire de famille, depuis trois générations. Il est aussi auteur de nombreux essais, romans, qui lui ont valu plusieurs prix, L’Interallié avec Les corrompus, c’était en 1998, mais aussi Une affaire embarrassante, L’ère des suspects, autant de livres légèrement caustiques sur le petit monde parisien ou des coulisses de la république. Ce qui ne l'empêche pas d’écrire des essais très sérieux, Le roman de Constantinople, prix Renaudot de l’essai en 2006, ou encore le Roman de la Bretagne, cette région qui est un peu la sienne.

Clause de conscience, de Gilles Martin-Chauffier, est publié chez Grasset.

COUPS de COEUR

Encore un homme de presse et de plume, avec les confessions de Jérôme Garcin, un livre écrit à partir de l’émission A Voix nue au cours de laquelle le romancier, journaliste, et grand prêtre de l’émission Le masque et la plume se livre très simplement. Une vie traversée par des drames, mais aussi des ressources insoupçonnées puisées notamment dans la littérature et l’écriture : « Tout le travail pour arriver au mot juste, à la phrase bien cadencée, au piaffer littéraire ne doit pas se voir », souligne-t-il. On peut prolonger la conversation avec ce petit livre d’entretien avec Caroline Broué, Ecrire et dire aux éditions des Equateurs.

A lire encore, les souvenirs parisiens de Michel Braudeau qui poursuit sa flânerie avec Le Raspail vert. A 77 ans, ce romancier, critique littéraire, qui fut rédacteur en chef de la revue de la NRF ressuscite une autre époque, parle des livres et des terrasses parisiennes… et des visages disparus : « Les seuls fantômes auxquels je crois sont ceux de mes amis morts » écrit-il dans un récit plein d’humour. Le Raspail vert, de Michel Braudeau est publié chez Stock.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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