Les récits d’un même évènement sont souvent multiples "chacun se veut historien […] il y a autant de récits du Covid que de français" introduit Jean-Marc Durand-Gasselin.
Pourtant "plus le temps va passer, plus va se solidifier, se construire, une sorte de récit relativement officiel."
Pour l’auteur de "La France en récits" le concept de France éternelle "est évidemment une mythologie" critiquable du point de vue historique, il rajoute cependant qu’il "est très difficile de se passer de mythologie car notre identité se nourrit d’un récit des origines".
Dans notre construction identitaire commune nous donnons parfois un caractère subjectif aux antagonistes, "on choisit les bons et les mauvais".
L’unification de la France est liée à son rapport à la langue. C’est initialement une "langue de l’élite parisienne qui va se diffuser progressivement" pour devenir la langue de la liberté.
Ailleurs dans le monde la langue française a une symbolique politique forte. Par exemple, "au Québec la langue française va jouer un rôle plutôt de résistance […] face à l’hégémonie de l’anglais" précise Jean-Marc Durand-Gasselin.
Le fait "d’élargir cette langue à l’ensemble du territoire français" a permis de construire une histoire commune compréhensible par tous.
La culture chrétienne est centrale dans la fabrique de l’histoire de France. En même temps l’Histoire s’est aussi constituée "contre ce qu’était devenue une certaine culture chrétienne".
Pour le professeur d’université, "tous les carrefours historiques sont des moments de fixation mémorielle et d’expériences qui sont divergentes, construits dans des récits qui sont plus ou moins antagonistes".
Liberté et chrétienté forment une ambivalence centrale dans la construction du récit français.
Finalement faits et récits s’entremêlent pour laisser place à une histoire commune. Comme le résume Jean-Marc Durand-Gasselin : "Le récit fabrique de l’identité, le discours historique fabrique de la vérité."
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !