Challenge Delavay: fraternité et planté du bâton, pour 30 prêtres des Alpes

Certes, les prêtres skieurs prient et célèbrent ensemble la messe. Mais nous voilà bien loin d’une retraite spirituelle en silence. Isabelle Delavay, nièce du fondateur et responsable du rendez-vous cette année l’a bien compris : "Ils aiment skier, chanter, manger et boire !" s'amuse t-elle. "Convivialité et fraternité : c'est le maître-mot de ce rendez-vous, depuis le début" souligne le père Jean-Luc Grizolle, prêtre du diocèse de Gap, engagé dans l'organisation cette année. 

Ca m'a toujours aidé, de savoir ce qui se passait de l'autre côté de la frontière 

Un challenge né en 1962, grâce à Alfred Delavay, prêtre originaire des Gets. Il a l'idée de réunir les prêtres, pasteurs et diacres de l'Arc Alpin, pour trois jours de partage et de compétition de ski. Quand cet alpiniste est victime d'un accident de montagne, trois ans plus tard, les prêtres participants et sa famille décident de perpétuer le rendez-vous. L’occasion de découvrir les réalités et la culture des confères de l’arc alpin. "Dans le Valais, nous avons dix ans de retard, par rapport à la déchristianisation que vous vivez en France. Ca m'a toujours aidé, de savoir ce qui se passait de l'autre côté de la frontière" souligne le Père suisse Gilles Roduit. Le Père Maurice, du diocèse de Nice, s'amuse aussi des différences sportives : "Vous vous rendez compte, les Suisses mettaient un thermomètre dans la neige, pour savoir quel fart utiliser !"

Je suis prêtre, mais aussi un homme qui aime le sport et la montagne ! 

Un rassemblement autour du sport, qui attire aussi la jeune génération. "C'est beau de vivre ces moments de fraternité. Et quand je reviens, je raconte le challenge à mes paroissiens. Cela incarne la figure du prêtre : je suis aussi un homme qui aime le sport, la montagne" constate le père Benoît Tertre, prêtre de l'Emmanuel à Lyon. "Il y a beaucoup de lien entre sport et spiritualité... L'effort, l'entretien, l'humilité. Benoît m'a mis un tour dans la vue au ski de fond, ça rend humble !' s'amuse Vincent Rossat, curé à Frangy et Seyssel. 

Mes paroissiens m'ont juste demandé de rentrer entier

Côté compétition, une épreuve de ski de fond et un slalom géant départagent les concurrents. Avec des bonifications en fonction de l'âge. Louis Aegerter, curé dans le Chablais, est parti avec des objectifs modestes : "Mes paroissiens m'ont juste demandé de rentrer entier". Chez d’autres, c’est "la gagne" qui domine, note Benoît. Cette année, la coupe des diocèses sera finalement revenue au diocèse d’Annecy :  une belle victoire à domicile !