Le deuxième film d’Edouard Bergeon, “La Promesse verte”, sort en salle le 27 mars 2024. Cet éco-thriller met en lumière le combat d’une mère pour sauver son fils, condamné à mort en Indonésie, après avoir fait des découvertes sur l’exploitation de l’huile de palme. RCF a rencontré son réalisateur, Edouard Bergeon et l’acteur, Félix Moati, lors de l’avant-première aux cinémas le Caméo de Nancy et UGC Ludres.
Après le film Au nom de la terre sorti en 2019, le réalisateur et documentariste Edouard Bergeon présente La Promesse verte, son deuxième long-métrage. Engagé sur les sujets agricoles et environnementaux, il se penche cette fois sur les conséquences dévastatrices de la production d’huile de palme en Indonésie.
L’histoire ? Sous couvert d’une mission humanitaire, Martin, joué par Félix Moati, tente d’en savoir plus sur la culture de palmeraies. Attrapé par les autorités, l’étudiant est pris dans une spirale politico-judiciaire le conduisant à la peine de mort. Pour le sauver, sa mère Carole, interprétée par Alexandra Lamy, plonge dans les méandres des lobbies et de la diplomatie.
Face à l’injustice de la situation, elle doit mener un combat inégal qui illustre sa détermination à tout rompre. “Cette maman rentre dans une lessiveuse, explique Edouard Bergeon. À chaque nouveau rendez-vous, elle ne sait jamais qui elle rencontre et s’il va pouvoir l’aider”. Une performance, aux allures parfois dramatiques. “C’est David contre Goliath, affirme son compagnon de jeu. Elle se cogne à un mur de puissance, elle le fait avec son amour maternel, sa ténacité et son courage”.
Dans ce binôme mère-fils, Alexandra Lamy revêt le rôle de la mère. “J’y pensais depuis longtemps, elle est populaire, dans ce côté Madame tout le monde, précise le réalisateur. Elle est extraordinaire, elle a accepté d’aller très loin, de ne quasiment pas se maquiller”. Pour compléter ce duo, le fils est interprété par Félix Moati. Un choix relevant d’une évidence. “C’est irrationnel, se remémore Edouard Bergeon. Je l’ai vu rentrer et j’ai arrêté le casting”.
Si cette œuvre reste une fiction, le point de départ du scénario s’inspire du réel. “L’idée est née d’une manifestation d’agriculteurs (...) devant une raffinerie Total (sur le site La Mède à Châteauneuf-les-Martigues en 2018, ndlr)”, raconte Edouard Bergeon. Ils manifestaient contre “l’huile de palme, venue d’Indonésie et de Malaisie, importée à un prix défiant toute concurrence”. Une logique commerciale qui allait conduire les agriculteurs à être “encore les dindons de la farce”.
Le scénario découle ainsi “d’une histoire agricole, dans le sillon de Au nom de la terre”, indique le cinéaste. Le message est clair : “N’importons pas du monde ce qui est fait d’une manière différente avec des modes de fabrication qui ne respectent pas les mêmes normes sociales et environnementales que nous.”
En effet, la force du long-métrage réside dans sa capacité à humaniser la lutte contre la déforestation. L’huile de palme “est un problème qui est national, estime l’acteur Félix Moati. On a l’impression que c’est à des kilomètres de chez nous mais en fait les répercussions sont dans notre assiette”.
La Promesse verte est un film d'enjeux qui appelle à agir contre les pratiques destructrices menaçant la planète. Selon le Ministère de la transition écologique, les importations annuelles d’huile de palme en France représentent 10 kg par habitant. On en retrouve dans l’alimentation et les cosmétiques. Mais il ne s’agit pas d’un simple composant puisque les plantations de palmiers à huile seraient directement responsables d’environ 15 % de la déforestation en Indonésie. Le pays aurait ainsi perdu plus de 26 millions d’hectares de sa couverture forestière entre 2002 et 2019, d’après Global Forest Watch.
La Promesse verte, de Edouard Bergeon, 2h04, le 27 mars 2024 au cinéma
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