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Comment améliorer les performances du cerveau et prévenir de la démence ? 1ère partie

Un article rédigé par Aurore Sessa - RCF Vaucluse, le 24 avril 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Astuces santéComment améliorer les performances du cerveau et prévenir de la démence - 1ère

Voulez-vous avancer en âge et vivre votre vie avec toutes vos facultés mentales optimisées ? Cette chronique est pour vous. Nous assistons à un délabrement de nos facultés cognitives de plus en plus tôt. Quelles pourraient en être les raisons ?

cerveau © pixabaycerveau © pixabay

Bonjour à tous,


livres © www.fnac.comDans cette 1ière partie, Le Dr PERLMUTTER, neurologue de réputation internationale,  dans son livre « Ces glucides qui menacent notre cerveau » nous donne des pistes de réflexions.

Comme vous le savez, notre civilisation occidentale est affligée d’une pandémie, oui on peut parler de pandémie du déclin cognitif, de troubles neurologiques divers et des maladies neuro-dégénératives.


De récentes études indiquent que même nos enfants baissent en QI. Pourquoi ?
Plusieurs pistes : manque de stimulations intellectuelles vraies, démotivation, trop de virtuel et de temps passé en jeux vidéo, de télévision, pollutions électromagnétiques et toxiques diverses, insuffisance de bons nutriments pour le cerveau et d’activités physiques, vaccination excessive, etc….


Entre alimentation inappropriée, absence d’activités physiques, surstress, déficit en micro nutriments indispensables, nos petites cellules grises pour paraphraser Hercule POIROT, nous jouent de vilains tours et avancer en âge dans le déclin neurologique n’est pas ce qui motive le plus.
 

Est-ce qu’il y a des parades ? Comment peut-on protéger notre cerveau ?
 

Oui, parades il y a ! Protections également. Cela s’inscrit d’une part dans la prévention mais aussi pour inverser certains déclins neurologiques.
Pour cette chronique, je me fais encore investigatrice de santé et rapporteur, notamment une interview du Dr Mercola avec le Dr David Perlmutter.


perlmutter © publicLe Dr David PERLMUTTER est neurologue. Il a une clinique en Floride, fait partie du Collège Américain de Nutrition. Il est l’auteur de « GRAIN BRAIN » ou « Ces glucides qui menacent notre cerveau » publié en France.
 

Pendant de nombreuses années il fut un spécialiste conventionnel, fidèle à ses formations classiques. Cependant, il commença à être frustré de ne pas pouvoir soigner et guérir. Juste traiter les symptômes ne lui convenait plus, trouver et traiter la ou les causes devint une priorité.


Pourquoi développe-t-on une maladie d’Alzheimer ? Pourquoi nos enfants deviennent-ils hyperactifs avec des troubles de l’attention ? Pourquoi les femmes encore plus que les hommes sont touchées par des maladies auto-immunes comme des scléroses ? Pourquoi, pourquoi ….
 

Il se rendait compte que ce n’est pas en leur prescrivant des médicaments à prendre tous les jours qu’il allait pouvoir les aider véritablement à aller mieux, voir guérir.


Il commença à faire des recherches du rôle de l’alimentation sur la santé du cerveau. Il commença à demander à ses patients ce qu’ils mangeaient. Cela paraissait assez étrange pour un neurologue, comme si cela était un tout nouveau concept alors que cela remonte à Hippocrate voir même à des milliers d’années avant lui.


Il se rendit compte que l’alimentation et le style de vie jouaient un rôle fondamental pour déterminer qui sera ou ne sera pas touché par des troubles neurologiques dévastateurs.


En France en 2004 la maladie d’Alzheimer touchait 18 % des plus de 75 ans. Les chiffres sont en constante augmentation, On recense 225 000 nouveaux cas par an. On estime qu’on comptera 1 275 000 de personnes malades d’ici 2025 ( lien ).


C’est une maladie pour laquelle il n’y a pas encore de traitement, mais qui rapporte aussi beaucoup. Selon la RAND CORPORATION dit le DR PERLMUTTER, cela leur rapporte déjà 200 millions de dollars par an alors que cette maladie pourrait être évitée dans une large proportion.
Cette maladie est prédictive du style de vie délétère et d’une alimentation riche en sucre et en mauvais hydrate de carbone.

 

gluten caséine © pixabayLe Dr MERCOLA fondateur du site www.mercola.com, un des sites n° 1 aux Etats Unis sur la santé au naturelle et la prévention, également auteur de plusieurs livres  interview le Dr PERLMUTTER.

Il  lui demande de développer de l’impact du gluten, notamment la gliadine et la caséine du lait sur les maladies auto-immunes, le cerveau et ce qui en est de nos choix.
 

La pierre angulaire du livre du Dr Perlmutter repose sur le rôle toxique puissant du glucose (le sucre) et des hydrates de carbone dans son alimentation. Cette reconnaissance est fondamentale, la sensibilité au gluten est un élément clé pour comprendre son implication dans le système immunitaire, et le fonctionnement du cerveau ainsi que de la manière dont cela affecte l’humanité.
 

Malheureusement encore trop de spécialistes ne croient pas qu’il puisse y avoir de lien s’il n’y a pas de maladie coeliaque,  ainsi le gluten tire son épingle du jeu : mangez autant de pain et pâtes que vous voulez !


hyperméabilité © https://greencoachnutrition.comPour faire simple,  la maladie coeliaque est causée par le gluten affectant la paroi de l’intestin grêle en détruisant toutes les villosités et qu’elle touche environ 2 % de la population occidentale. On parle d’allergie au gluten ou à une de ses protéines.

 

La sensibilité au gluten toucherait 30 à 40 % de personnes. Certains auteurs estiment le double, voir tout le monde car l’hyper-perméabilité du grêle entraine de nombreux troubles de santé et de maladies chroniques dont on ne fait pas forcément le lien et qui guérissent ou dont les symptômes diminuent de manière significative dès que l’on retire de son alimentation les céréales qui en contiennent ainsi que certains laitages.
 

Selon le Dr ALESSIO FASANO de l’Hôpital Général du Massachussette nous réagissons tous au gluten. 100% des humains produisent ce qu’on appelle de la zonuline dans l’intestin en réponse au gluten qui est une protéine du blé, de l’orge, du seigle notamment. Ceci contribue à une plus grande perméabilité du grêle ouvrant ce qu’on appelle les jonctions serrées et ceci permet le passage de ces protéines dans le sang ainsi que la caséine du lait et autres substances toxiques que l’on trouve dans l’alimentation.
Le système immunitaire est sur-sollicité et devient hyper-réactif contribuant à l’augmentation des problèmes inflammatoires et auto-immuns.
 

livre vernisson © éditions thierry souccardLa perméabilité de l’intestin dépend de nombreux facteurs. Julien Venesson, dans "Gluten comment le blé moderne nous intoxique" avance qu'elle est notamment régulée par une protéine, la zonuline, qu’on peut considérer comme une hormone et dont la découverte date du début des années 1990. La zonuline est fabriquée par la muqueuse intestinale. D’une manière générale, cette hormone, de même que les jonctions serrées, sont la cible privilégiée des toxines produites par des bactéries pathogènes comme par exemple lors de gastro-entérite.
 

Des rôles de la zonuline :

  • elle régule les mouvements de l’eau (lors d’une gastro-entérite, l’eau est attirée au niveau de l’intestin, ce qui provoque une diarrhée).
  • Elle régule également le passage des molécules extérieures et des globules blancs de l’intestin vers le sang et celui des bactéries ;
  • la zonuline nous protège ainsi d’une colonisation bactérienne.
     

Tout ceci montre que la perméabilité de l’intestin grêle est sous l’influence de la zonuline. À l’heure actuelle, on ne connaît pas encore tous les facteurs capables de perturber la zonuline et donc d’augmenter la perméabilité intestinale.


Il est probable que certains produits chimiques environnementaux comme les perturbateurs endocriniens ou les pesticides jouent un rôle non négligeable, mais l’alimentation semble le point le plus important étant donné la quantité de molécules que nous ingérons chaque jour volontairement.


Au niveau alimentaire, peu d’études ont été menées, mais elles ont abouti à la conclusion que l’aliment qui provoquait la plus forte production de zonuline est le blé moderne chez les personnes atteintes de maladie coeliaque comme chez les personnes saines, et ce, quelle que soit la sensibilité génétique.
 

Les aliments qui perturbent la zonuline :
Bien que les recherches soient encore en cours, il est néanmoins important de connaître les facteurs aisément modifiables qui perturbent la production de zonuline ou augmentent directement notre perméabilité intestinale.


On peut citer notamment :

  • la caséine (80 % des protéines du lait et des produits laitiers sont de la caséine),
  • les pommes de terre, les piments, la tomate,
  • les médicaments antiinflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène par exemple), la chimiothérapie, la radiothérapie,
  • le déficit en zinc (qui touche plus de 79 % des Françaises) et le déficit en vitamine D (qui touche plus de 80 % des Français).
     

Pour le Dr Jean Seignalet qui ne parle pourtant pas de zonuline, ce sont aussi ces aliments ou molécules qui sont responsables de l'hyperperméabilité intestinale. Tout se recoupe.

 

eau robinet © pixabayA SAVOIR : L’hyper-perméabilité du grêle arrive aussi avec l’eau chlorée et les antibiotiques.


Après des années de discussion sur ce sujet et il est maintenant de plus en plus admis dans le milieu médical que notre santé dépend réellement de la protection de la barrière de l’intestin grêle pour éviter que n’entrent dans le courant sanguin des métabolites qui normalement n’ont rien à y faire.

 

Et le cerveau ?
 

barrière méningée © https://microbiologiemedicale.fr/meninges-et-liquide-cephalo-rachidien/On sait maintenant que le cerveau est également affecté par le gluten. La barrière hémato-encéphalique, ou hémato-méningée est une barrière physiologique qui ne joue plus son rôle protecteur contre les substances provoquées par le gluten. Normalement elle protège notre cerveau en évitant le passage d'un certain nombre de toxiques comme des bactéries, toxines, etc.). et on fait le lien entre hyper perméabilité du grêle et hyper perméabilité hémato méningée.


Le DR PERMUTTER dit que nous vivons une époque passionnante.
Il explique que la plus grande exposition à notre environnement ne dépend pas uniquement de notre peau, ni de nos poumons mais principalement du revêtement de notre intestin et en réalité du microbiome, i-e de la flore intestinale qui maintiennent équilibre et santé.
 

La génétique peut prédisposer et non prédestiner et selon le Dr Perlmutter la vraie question est la contamination du système immunitaire avec des protéines qui, dans toute l’histoire de l’humanité, ne faisaient pas partie de l’équation.
 

La nourriture que nous avalons ce n’est pas seulement des protéines, des hydrates de carbone, des graisses, des micronutriments mais c’est aussi une information qui instruit nos gènes.
Ceci est une information importante à connaître, car nous pouvons changer nos prédestinations génétiques de base selon nos choix.
 

GAPS © www.fnac.comUne autre neurologue le DR NATACHA CAMPBELL-McBRIDE a consacré son travail à comprendre et trouver des solutions pour les enfants autistes à commencer pour et à cause de son fils autiste. Le gluten et la caséine produisent différentes substances très similaires à la morphine et sont appelés opium-like et occupent les récepteurs opioïdes, ce que démontrent de nombreuses recherches récentes. Ceci explique entre autre l’addiction. et on commence à faire un lien avec l’hyperactivité.
 

On sait que certaines protéines du lait provoquent la production d’anticorps dans le cerveau des enfants autistes bloquant les récepteurs à folate contribuant à générer des tas de problèmes des processus cognitifs.
Le folate est un nutriment fondamental pour le cerveau et souvent ces enfants sont traités avec de hautes doses d’acide folique pour augmenter le taux dans le cerveau.
Pendant la grossesse normalement on vérifie que les femmes aient un bon taux de vitamine B9.


A SAVOIR : La vitamine B9 est aussi impliquée dans de nombreux autres processus de santé.

 

On commence vraiment à comprendre l’importance du rôle pivot de l’alimentation pour notre santé.
Quand le DR PERLMUTTER donne des conférences aux professionnels de santé, il commence par son chien et montre une photo de TICKO perdant ses poils et de la première question du vétérinaire qui fut , on le devine : « Que donnez-vous à manger à votre chien ? ».
Autant cela semble opportun pour un animal comme 1ère question autant cela semble presque étrange quand le médecin pose en priorité cette question.
Pourquoi cela devrait-il être différent ?
 

L’alimentation est fondamentale pour la santé humaine. Est-ce que cela veut dire ne plus prendre de médicaments ? Non, mais cela peut contribuer à les réduire et savoir cela c’est une notion puissante, qui donne de l’autonomie.


En tant que neurologue il considère qu’il est important de savoir que nos aliments contribuent à vivre en meilleure santé, plus longtemps et que l’on peut prévenir de différentes maladies.


Bien qu’il soit sage de supprimer pour beaucoup de personnes les laitages et certaines céréales notamment le blé, est-ce qu’il a des tests pour identifier les personnes qui auraient plus besoin que d’autres de supprimer ces aliments ? demande le DR MERCOLA.
 

Le Dr PERLMUTTER dit qu’il y a des tests mais que globalement presque tout le monde devrait réduire, voire supprimer les céréales à gluten et la majorité des laitages.
Le gluten dans certaines céréales recouvre plusieurs types de protéines. Il y a une douzaines de types de gliadines qui peuvent provoquer une réaction immunitaire.


Le Dr PERMUTTER évoque le test CYREX ARRAY 4 qui permet de détecter la sensibilité au gluten et les aliments qui interagissent avec la gliadine comme les laitages mais cela peut être une sensibilité à d'autres aliments comme l’amarante, le quinoa, le riz, le café, le chocolat ou d’autres aliments.
 

Cependant on continue à apprécier le beurre qui ne contient pratiquement aucune protéine de lait et qui ne pose pas de problème. Le beurre fait partie des bonnes graisses. A privilégier un beurre organique ou des fromages notamment les fromages vieillis, faits avec un lait non pasteurisé issu  d’animaux nourris à l’herbe, non traiter inutilement par des hormones ou des antibiotiques.
 

Nous avons besoin de bonnes graisses et actuellement les études montrent à quel point on a fait une erreur de supprimer les graisses de notre alimentation en les remplaçant par des céréales. Ceci a contribué au développement de nombreuses maladies chroniques, auto-immunes et neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Les graisses font partie de l’alimentation de base des humains depuis 2,6 millions années. C’est un aliment essentiel mais il y a graisses et graisses.


Quelques bonnes graisses à privilégier :

  • l’huile d’olive extra vierge, l’huile de noix de coco,
  • les oléagineux, les graines (lin, sésame, chia, courge, ...)
  • du poulet fermier, du saumon sauvage, et autres petits poissons gras comme anchois, maquereau, sardine, hareng,
  • les œufs merveilleux pour le cerveau et le coeur, riche en bonnes graisses saturées,
  • de temps une viande rouge d’animaux élevés sainement et qui broutent,
  • l’avocat.
    Aliments que l’on devrait consommer très régulièrement.


Un récent rapport de Centre académique de Long Island aux USA, publié dernièrement, a revu l’importance des graisses saturées dans notre diète quand elles ne sont pas en excès.
Ces aliments, des fruits, des légumes sont des pierres angulaires.


En termes de santé cérébrale, la glycémie à jeun est un bon test.
Une étude publiée dans le Journal NEUROLOGY a montré les liens entre taux de glycémie à jeun et réduction de l’hippocampe, centre de la mémoire. Les chercheurs ont mesuré la taille de l’hippocampe des participants et 4 ans plus tard ils les ont testés à nouveau. Il y a une corrélation directe entre taux de glycémie et taille de  l’hippocampe, centre de la mémoire.
 

Ce qui est assez difficile à admette est que l’on considère qu’un taux de 0. 90 gr à 100 gr d glycémie par litre de sang est normal alors qu’à partir d’un taux de glycémie de 0. 90 gr et plus par litre de sang il y a une réaction. La plus petite augmentation de sucre dans le sang augmente le rétrécissement de l’hippocampe, pierre d’assise dans la maladie d’Alzheimer.
La glycémie oscille normalement en permanence entre 0,50 et 1,50 g par litre de sang.
Donc si on veut protéger son cerveau on devrait veiller à avoir moins de 0. 90 gr de glycémie par litre de sang.
 

Je vous propose de se retrouver la semaine prochaine dans une seconde partie très passionnante car nous sommes loin d’avoir tout envisagé pour protéger du rétrécissement du cerveau et de notre centre de la mémoire ainsi que des troubles du comportement, de l’humeur et des maladies neuro dégénératives, mais aussi des maladies auto immunes et inflammatoires.
En attendant, belle et douce semaine.


Les informations données dans cet article n’ont qu’un but éducatif et ne sont pas destinées à donner un conseil médical, à poser un diagnostic, à remplacer un traitement. Veuillez consulter votre médecin ou spécialiste de santé avant tout auto traitement ou modification importante de votre alimentation pour votre propre sécurité notamment si vous êtes sous traitement médical, si vous souffrez de différentes pathologies et si vous êtes âgés.

 

QUELQUES LIVRES DU DR PERLMUTTER :
« Ces glucides qui menacent notre cerveau ». Comment protéger son cerveau……
« L'intestin au secours du cerveau » Il explique l’influence du microbiome intestinal sur la santé de notre cerveau….
« Neuroscience et chamanisme » Est-ce que notre cerveau détient la réponse ? L’être humain est en quête d’illumination depuis des millénaires….

 

https://www.news-medical.net/health/Folic-Acid-and-Health-(French).aspx

https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2015/05/17/gut-bacteria-brain-health.aspx

 

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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