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Comment la BD raconte-t-elle le monde ?

Un article rédigé par Jeanne d'Anglejan - RCF, le 25 janvier 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Je pense donc j'agisComment la BD raconte-t-elle le monde ?

Le jeudi 26 janvier, s’ouvre le 50ème Salon international de la bande dessinée à Angoulême. En constant renouvellement, la BD offre un contenu chaque année plus riche et plus varié. Poids lourd de l’édition, ce média a l’avantage de dessiner des histoires qui disent le monde d'un millier de façons, pour tous les âges.

Dans les librairies ou ailleurs, les étales de BD sont de plus en plus garnis. © Jorgen Hendriksen sur UnsplashDans les librairies ou ailleurs, les étales de BD sont de plus en plus garnis. © Jorgen Hendriksen sur Unsplash

La BD pour tous !

 

C’était il y a cinquante ans. Le festival d’Angoulême avait lieu pour la première fois et mettait à l’honneur la bande dessinée. Depuis, la BD n’a fait que s’imposer, en se réinventant dans les manières de raconter. Ce média littéraire et graphique s'empare de tous les sujets, et rencontre aujourd’hui un succès auprès de tous les publics. En témoigne le livre le plus vendu de l’année 2022, "Le monde sans fin" (éd. Dargaud), qui explique la crise climatique.

 

S’il est vrai qu’Astérix, Tintin ou Lucky Luke se sont imposés comme des icônes, ils laissent aujourd’hui leur place à d’autres personnages. Lire une BD, c’est lire d’une autre façon. C’est entrer directement dans le récit grâce à l’alliance du dessin et du texte. RCF a reçu quatre auteurs présents à Angoulême. Pour eux, la BD est "une histoire racontée par des scènes sans texte", "un petit cinéma de poche", "du texte illustré", une "succession de cadres qui amène au récit". Dans la diversité des définitions transparaît la diversité d’histoires à raconter, de méthodes de travail. Pour tous, le dessin a un pouvoir : celui de parler de la complexité d’une situation, d’inventer un monde. Il "permet d’établir une distance avec le lecteur", parfois nécessaire pour le sensibiliser et le reconnecter avec les problèmes actuels.

 

Des récits et personnages éclectiques

 

Slava (éd. Dargaud) de Pierre-Henri Gomont est une BD d’aventure dans une Russie post-communiste. Le personnage éponyme est un artiste qui "se jette dans le capitalisme naissant d’une façon abrupte". À la fin des années 1990, Pierre-Henri Gomont voyage en Europe de l’Est sur son vélo. Il découvre les pays fraichement sortis de l'ère communiste. De là naît sa volonté de raconter dans un portrait saisissant cette "période triste de l’histoire, ce tournant après des siècles de souffrance".

 

Dans Cache-cache Bâton (éd. Futuropolis), Emmanuel Lepage raconte sa propre histoire. Entre cinq ans et neuf ans, il a vécu avec ses parents dans une communauté près de Rennes, qui regroupait des foyers catholiques. Au lendemain de Vatican II, les membres avaient décidé d’inventer une autre façon de vivre et de changer le monde. Emmanuel Lepage raconte une Église méconnue dans un récit personnel : "même si je suis parti à neuf ans, c’est un endroit qui m’a fait, c’est de là que je viens". Le lieu existe encore : l’auteur est retourné sur place pour raconter les interrogations contemporaines de ceux qui y vivent. Une réflexion sur le "mieux vivre ensemble", le tout dans un livre poétique et politique.

 

Habituée des réseaux sociaux et "ultra-connectée", Lili Sohn a un jour décidé de Partir. C’est le titre de sa nouvelle BD (éd. Casterman). Elle y raconte son périple de deux mois, seule sur les chemins de Compostelle. En septembre 2020, elle prend la route pour Saint-Jacques, laissant derrière elle son mari, son fils et son téléphone portable. "Partir" relate son expérience en pleine nature, déconnectée : "j’ai expérimenté une autre temporalité : la marche c’est une activité lente : j’ai pu vivre ce temps ralenti en pleine conscience". Ces 1000 kilomètres, elle en parle dans un ouvrage "qui ressemble davantage à un carnet de voyage". Une marche dont elle n’est pas sortie indemne : "je suis beaucoup moins connectée qu’avant ; je me suis sentie bête d’avoir été aussi dépendante, même si c’est important d’être en lien avec ma communauté".

 

Lisa Mandel s’intéresse aux troubles psychiques dans Se rétablir, paru aux éditions Exemplaire, dont elle est l'une des fondatrices. Elle a recueilli avec humour le témoignage de personnes qui ont eu des problèmes de santé mentale. "Je ne me contente que d’être l’amplificateur de ce que je recueille", explique-t-elle. C’est une enquête sur le rétablissement en santé mentale, une enquête qui "fait parler la majorité silencieuse". Son album qui donne de l’espoir en montrant que l’on peut s’en sortir. Lisa Mandel montre en vérité la traversée des maladies mentales dans un livre profond et désopilant.

 

© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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