« Dans 5 heures je verrai Jésus » : c'est sur ces mots que s'achève le journal de Jacques Fesch, condamné à mort et guillotiné en 1957, à l'âge de 27 ans. Le spectacle seul en scène de Fitzgerald Berthon, inspiré des écrits de prison de Jacques Fesch, mêle théâtre et danse pour illustrer sa conversion spirituelle. Il raconte la transformation intérieure d’un condamné à mort en 1957 après un braquage ayant entraîné la mort d'un policier. Fesch trouve la foi du fond de sa cellule. Dans 5 Heures retrace son chemin de désespoir vers la lumière, offrant une immersion intense et poignante dans son ultime transformation.
Diplômé de l’École Supérieure d’Art Dramatique de la ville de Paris en 2012, Fitzgerald Berthon a interprété une douzaine de rôles sur scène, aussi bien dans le répertoire classique — incarnant Thomas Diafoirus (*Le Malade Imaginaire*), Sganarelle (*Dom Juan*), Mercutio (*Roméo et Juliette*) ou Brutus (*Jules César*) — que dans des œuvres contemporaines de D. Greig, L. Bazin et S. Mordy. Depuis mai 2016, il porte seul en scène un spectacle dédié à la vie de Charles de Foucauld (1858-1916), mis en scène et accompagné au hang (percussion) par Francesco Agnello. Ce spectacle a été joué une cinquantaine de fois en France et à l’international.
Jacques Fesch, issu d’une famille bourgeoise mais peu aimante, se désintéresse des études et nourrit un rêve d’aventure. Refusé par son père lorsqu'il lui demande de l'argent pour acheter un bateau et partir voyager, il décide de commettre un braquage. Mal organisé, son coup tourne au drame : dans sa fuite, il tire et tue un policier. Arrêté et condamné à mort, il entame un chemin de conversion intense en prison. Influencé par son avocat converti, un moine bénédictin et l'aumônier de la prison, il redécouvre la foi et se rapproche de Dieu. Il lit Sainte Thérèse de Lisieux et s’identifie à Pranzini, un autre condamné à mort pour lequel la sainte avait prié. Son exécution a lieu le 1er octobre 1957, jour de la fête de Thérèse de Lisieux, ce qu’il considère comme un signe divin.
Une main puissante m’a retourné. Où est-elle, que m’a-t-elle fait ? Je ne sais, car son action n’est pas comme celle des hommes : elle est insaisissable et elle est efficace ; elle me contraint et je suis libre, elle transforme mon être et je n’ai pourtant pas cessé de devenir ce que je suis.
Jacques Fesch au frère Thomas, 11 février 1956
Fitzgerald Berthon adapte les 500 pages de lettres et réflexions de Jacques Fesch en un monologue puissant. Seul sur scène, il donne vie aux doutes, aux tourments et à la rédemption du condamné à mort. Il intègre également des moments de danse et de musique pour traduire les émotions profondes du personnage. Joué plus de 100 fois en France et en Belgique, notamment en milieu carcéral, le spectacle résonne particulièrement chez les détenus. Certains expriment leur reconnaissance, estimant que la pièce reflète fidèlement leur réalité et leur offre une lueur d’espoir.
La pièce soulève la question du pardon, notamment envers la famille de la victime. Fesch exprime des remords sincères mais la mère du policier, présente au procès, refuse de les entendre. De son côté, son fils issu d'une relation hors mariage, ignorera longtemps son identité avant d’apprendre, à 40 ans, qu’il est le fils de Jacques Fesch. Il tentera sans succès de faire réhabiliter son père.
Comédien et metteur en scène, Fitzgerald Berthon partage dans l'émission son expérience et ses influences. Inspiré par Michael Lonsdale, il dévoile son parcours de foi, consolidé par des rencontres et événements tels que les Journées Mondiales de la Jeunesse. Il exprime son engagement à travers son art, cherchant à concilier sa passion pour le théâtre et sa spiritualité.
Malgré une présomption de réticence des milieux artistiques envers les thématiques spirituelles, Dans 5 h reçoit un accueil favorable. Critiqué positivement par la presse, la pièce est jouée dans des théâtres parisiens et touche un public varié. L’intérêt grandissant pour des productions artistiques à dimension spirituelle se manifeste également à travers le succès de projets comme la série The Chosen.
L’histoire de Jacques Fesch, relayée par Fitzgerald Berthon, questionne sur la justice, le pardon et la possibilité d’une transformation profonde, même dans les situations les plus désespérées. Dans 5 h n'est pas seulement un spectacle sur un condamné : c’est une réflexion universelle sur la recherche de sens et de rédemption. Une pièce poignante, servie par une interprétation habitée, qui continue de marquer son public en France et en Belgique.
Le 14 mars à 20h00 à l’Espace Lumen, Chaussée de Boondael, Ixelles
Le 25 mars à 20h00 au Centre Culturel de Braine l’Alleud.
Prix :
En réservant : 29 euros ou 12 euros : tarif réduit pour les – de 18 ans, chômeurs.
Sur place le jour même : 35 euros ou 15 euros pour le tarif réduit.
Billets : https://www.billetweb.fr/pro/dans-5-heures
Les organisateurs sont Eden4Art et L’unité Pastorale de Sainte Croix d’Ixelles.
Alimenter la quête de sens des décideurs et des personnes actives, pour un nouvel art de vivre, dans sa dimension quotidienne, qu'elle soit familiale, professionnelle, sociale ou politique. Témoignages inspirants de chercheurs de sens ou de chrétiens actifs.
En partenariat avec Translink CF www.translinkcf.com. Abonnez-vous à notre page Facebook.
Chaque mardi à 17h03, rediffusions mercredi à 5h et22h & dimanche à minuit et 16h03, sur 1RCF Belgique.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !