Le père Pedro, prêtre lazariste à Madagascar, en tournée en France puis en Belgique au mois de juin dernier, (2022) s’est arrêté pour répondre à nos questions. Il nous présente l’action de l’association Akamasoa qu’il a fondée en 1989. Les Malgaches vivant dans les dépotoirs à ciel ouvert l’avaient touché et amené à construire avec eux un avenir meilleur. Depuis, 22 villages ont vu le jour grâce à la détermination du père Pedro et des malgaches et grâce à l’appui d’associations en Europe comme l’ASBL Enfants de Madagascar en Belgique. Guy Ballant, membre de l’association, présente quelques événements à venir également.
Le père Pedro est né en Argentine le 29 juin 1948. Dans sa jeunesse , une expérience auprès d’Indiens argentins l’interpelle sur la condition de vie des pauvres. Chemin faisant, il choisit de devenir prêtre en entrant dans la congrégation de saint Vincent de Paul, les lazaristes. À la suite de ce saint, il donne toute sa vie aux pauvres. Envoyé à Madagascar, il est curé sur la côte sud-Est de la Grande île rouge de 1975 à 1989. Il est ensuite envoyé dans la capitale malgache, Antananarivo. Il y rencontre des malgaches vivants dans des conditions insalubres et précaires, près des dépotoirs à ciel ouvert. Il prend le temps de les écouter, de voir leurs souffrances et peu à peu, avec eux et avec l’aide d’étudiants, il les aide : enseignement pour les enfants, soins de santé de base, recherche d’un logement. Des malgaches se forment pour construire leur maison. Il ne travaillent plus dans un dépotoir, mais dans une carrière pour en tirer les matériaux nécessaires à la construction d’une maison. L’association Akamasoa que crée le père Pedro et dans laquelle de nombreuses personnes travaillent ou collaborent, développe près de 22 villages « Akamasoa » avec des écoles, un enseignement allant de l’école primaire aux études supérieures, des hôpitaux.
Pour développer son action, l’association s’appuie sur de nombreux dons. Le père Pedro chaque année, excepté pendant les deux dernières années à cause de la pandémie du COVID19, parcourt la France et la Belgique pour partager « le cri des pauvres » que la société ne veut pas entendre. Les projets d’AKAMASOA sont multiples. En 2022 par exemple : construction d’une école primaire, un bâtiment pour la filière informatique, des toilettes, rénovation de maisons construites il y a 25 ans…la liste est longue.
Malgré les difficultés inévitables, le père Pedro continue jour après jour à prendre soin des « petits ». Ils voient en eux le visage du Christ qui l’interpelle. Il aime rappeler combien les enfants malgaches sont souriants, heureux avec peu. Marqué par leur joie toute simple, le père Pedro conclut en disant :
Si tous les habitants de la terre vivaient aussi sobrement (avec aussi peu de biens) que les malgaches, il n’y aurait pas de problème écologique !
L’ASBL « Les enfants de Madagascar » organise plusieurs événements pour soutenir l’association Akamasoa : une marche ADEPS à Chimay le 3 juillet, des veillées mariales animées par le musicien et chanteur Jean-Claude Gianadda, en septembre, novembre et décembre. Autant d’occasions d’être en communion de prière et de cœur avec Madagascar.
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