Histoire de la droite ou histoires des droites ? À la suite ou à l'occasion de l'élection d'Emmanue Macron, le clivage traditionnel entre droite et gauche a semblé voler en éclat. Du côté des droites (ou de la droite), cette année électorale a été marquée par des primaires, qui ont connu un grand succès, puis par la victoire et enfin l'explosion en vol de la candidature de François Fillon. Aujourd'hui les droites françaises semblent fractionnées, incertaines. Il se passe beaucoup de choses autour de Laurent Wauquiez... Quelles les origines des droites françaises ? Depuis la Révolution en tout cas il semble qu'elles ont toujours été fractionnées et incertaines.
Si l'on considère que ce que l'on appelle "la droite de gouvernement", on peut dire qu'elle est "idéologiquement sinistrée", avec Laurent de Boissieu. Avec un noyau dur de 20% de l'électorat cette droite souffre d'être "siphonné sur sa droite par Marine Le Pen et sur sa gauche par Emmanuel Macron". Ajouté à cela un "problème de leadership", observe le journaliste politique de La Croix.
Mais si l'on prend tout ce qui n'est ni au centre ni à gauche, la droite au sens large - incluant l'extrême droite - "le bilan est un peu moins négatif". Cette famille politique rassemble 50% de l'électorat. "Une famille au politique au sens large qui a su mobiliser en masse dans la rue contre la loi Taubira." Et qui aujourd'hui rejoint "la politique plutôt libérale autoritaire dominante qui semble s'imposer dans la politique gouvernementale".
Dans "Les Droites en France" (1954) René Rémond identifiait trois droites : les orléanistes, les bonapartistes et les légitimistes. Ce dernier étant le mouvement dominant sous la Restauration, avec un retour aux caractéristiques de l'Ancien Régime sous Louis XVIII et Charles X (1814-1830). Le bonapartisme est plus issu de Napoléon III (empereur de 1852 à 1870), que de Napoléon Ier. Il s'agit d'un mouvement "plutôt plébiscitaire, partisan de la démocratie directe, autoritaire", comme le décrit Arnaud Teyssier.
La monarchie de Juillet (1830-1848) où s'impose l'orléanisme incarné par Louis-Philippe d'Orléans, "se distingue par une volonté de réconcilier la société issue de l'Ancien régime et celle issue de la Révolution". Un régime "de réparation adossé à une histoire tragique", explique l'historien, puisque Louis-Philippe d'Orléans est le fils de Louis-Philippe d'Orléans (1747-1793). Celui qu'on a appelé Philippe Égalité après 1792, régicide car ayant voté la mort de son cousin Louis XVI. Reste que le Louis-Philippe de la Monarchie de Juillet, "par sa pratique du pouvoir, annonce un peu certains traits de la Vè République à la De Gaulle".
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