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Elvis » de Baz Luhrmann : « Elvis était d’abord un être plein d’humanité ».

Un article rédigé par Pierre Germay - RCF Liège, le 26 mai 2022 - Modifié le 9 janvier 2024

Depuis « Balroom Dancing » en 1992 jusqu’à « Gatsby le magnifique » en 2013, en passant par « Roméo et Juliette » en 1996 et « Moulin Rouge » en 2001, présentés à Cannes, on connaît Baz Luhrmann et son goût prononcé pour un cinéma aux couleurs vives, aux aspects volontairement kitchs et aux allures de longs clips vidéo, avec un mélange de musiques pop, baroque et burlesque.

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On était donc très curieux de découvrir à quelle sauce le cinéaste australien allait nous servir son dernier long-métrage « Elvis » présenté hier soir au Festival de Cannes, hors compétition, et comme le titre le laisse deviner consacré au King du rock’n’roll.

 

Si la scène d’ouverture de cet « Elvis » avec une caméra qui tourne comme un derviche tourneur puis plonge dans l’œil du comédien Tom Hanks pour se transformer en manchon d’une roulette de casino à vous donner le vertige rappelle le goût prononcé de Luhrmann pour les clips vidéo, la suite vient démentir cette impression première.

 

Plus classique que d’habitude, Baz Luhrmann nous propose de revivre les heures de gloire d’Elvis Presley mais aussi sa déchéance, rongé par la drogue puis victime d’une crise cardiaque fatale, le 16 août 1977.

 

Mais ce qui surprend peut-être le plus c’est que malgré le titre évident du film, Baz Luhrmann consacre presqu’autant son scénario à l’agent historique du chanteur, celui qu’on appelait le colonel Parker.

 

Car le fil rouge de « Elvis », c’est bien la relation toxique qui unissait le célèbre chanteur du Tennessee à son agent. Baz Lhurmann s’en est expliqué en conférence de presse : « Elvis Presley est un personnage shakespearien. C’est comme dans « Amadeus » de Foreman, il y avait Mozart et Salieri, la jalousie contre le talent. C’était la même chose entre Elvis et son agent. Et puis le film est aussi à mes yeux l’expression de l’Amérique des années 50, 60 et 70, avec la relation entre le show et le business ».

 

C’est Tom Hanks, affublé d’une impressionnante prothèse maxillo-faciale, qui s’en donne à cœur joie dans le rôle de ce colonel Parker : « Baz Luhrmann voulait me parler d’Elvis. J’ai cru que ce serait une perte de temps ! explique amusé l’acteur de « Forrest Gump » et du « Da Vinci Code ». Puis il m’a parlé du colonel Tom Parker dont je n’avais jamais entendu parler, un type qui a transformé un enfant en une star qui rapporte des millions ! A partir de là, je me suis dit : je me lance. Mais quand j’ai vu une photo de ce colonel Parker, j’ai regretté d’avoir accepté (rires) ».

 

C’est Austin Butler, acteur, chanteur, musicien et mannequin américain de 31 ans à qui revient la lourde tâche d’incarner le King à l’écran : « Pendant deux ans, je n’ai rien fait d’autre, je n’avais qu’une obsession, être Elvis à l’écran. Mais je ne voulais pas être comme celui du musée Grévin (sourire). J’ai observé l’évolution de sa voix, de ses mouvements sur scène, et j’ai étudié Elvis en tentant d’y trouver le plus d’humanité possible. Car j’ai découvert qu’il avait énormément d’humanité, c’est ce qui m’a fasciné en lui ».

 

Priscillia Presley, la veuve d’Elvis, a vu le film. Baz Luhrmann a expliqué sa démarche par rapport à la famille d’Elvis : « Le film est aussi une partie de sa vie à elle. Avant le tournage, j’ai eu des contacts avec son entourage. Mais pendant le tournage, en Australie, à cause de l’épidémie qui nous a obligé à tout le temps modifier le programme, je n’ai pas eu l’occasion de m’entretenir avec elle. Je comprends son anxiété, peut-être même son scepticisme ».

 

Après avoir vu le film, la veuve d’Elvis Presley a téléphoné à Baz Luhrmann qui raconte : « Je sais qu’elle pleurait à la fin de la projection. Il faut respecter son ressentiment. Je ne l’ai pas vue à la sortie de la salle mais elle m’a téléphoné et m’a dit qu’elle avait revécu chaque moment du film et qu’il lui avait fallu plusieurs jours pour s’en remettre. Elle a ajouté qu’on avait montré toute la vérité sur l’être humain qu’était son mari et père de leur fille, Lisa Marie. C’est la meilleure critique dont je pouvais rêver ».

 

Au Festival de Cannes, Pierre Germay.

 

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