Valérie de Marnhac revient sur l'adaptation du roman scolaire type d'Honoré de Balzac au cinéma, par Marc Dugain. Un casting parfait, un petit côté militant. Une très belle adaptation servie par Olivier Gourmet et Joséphine Lapy.
Le casting est parfait, avec un Olivier Gourmet plus terrien et rustre que jamais. Et enfin un vrai premier rôle pour la talentueuse Joséphine Japy. Pour beaucoup, Eugénie Grandet c’est le roman scolaire type: soit on l’a étudié au lycée et en général on est passé à côté, soit on se promet de le lire depuis longtemps…et on ne l’a jamais fait ! C’est donc une occasion rêvée : Aller le découvrir au cinéma ! Eugénie Grandet, c’est l’histoire d’une jeune fille étouffée par un père possessif et avare, dont la vie va être brièvement éclairée par l’arrivée d’un jeune cousin parisien, séduisant et volage.
Une adaptation risquée, mais un pari réussi. Le film est fidèle à l’esprit de Balzac, à sa peinture au vitriol de la bourgeoisie provinciale, étriquée du XIXème. On y retrouve le rythme lent du roman, des longues journées d’Eugénie passées à coudre devant le feu. Mais sans s’ennuyer tant la photographie est magnifique, très naturelle, des scènes, souvent éclairées à la bougie. Et des intérieurs, dans une très belle palette de bruns et de gris, un peu à la Courbet.
Et l’irruption de Charles Grandet va être le petit grain de sable qui va enrayer cette routine. Marc Dugain donne alors une tonalité très actuelle au récit, en y voyant bien sûr la dénonciation de l’asservissement à l’argent (sujet universel s’il en est !), mais plus étonnant il voit aussi une forme de féminisme et d’écologisme chez Eugénie.
Pour Dugain, c’est certain, chez Balzac, les femmes sont nettement plus clairvoyantes et fines que les hommes, qui sont empêtrés dans leurs petits arrangements. Ensuite, il a concentré son scénario sur quelques scènes-clés du livre, et crée un lien direct entre cupidité et patriarcat. Il voit dans le désir insatiable et névrotique de possession chez Mr Grandet, une obsession de contrôle, y compris sur sa fille, bien loin d’un amour paternel.
Dans le film, elle y trouve une forme de spiritualité, que le réalisateur oppose au côté terrien de son père, et oppose même à la religion traditionnelle. Il y a une très jolie scène où on la voit caresser un feuillage pendant que son père négocie sa dot. Et puis, le film prend enfin quelques libertés avec la fin du roman, mais Balzac lui-même en avait imaginé plusieurs possibles. Marc Dugain choisit de terminer en libérant Eugénie des "corruptions du monde", et de lui offrir un beau chemin d’émancipation féminine.
Il s'agit d'un document exceptionnel, sur les victimes de la guerre entre le Rwanda et l’Ouganda, qui s’est déroulée il y a 20 ans sur les terres de la République du Congo toute proche. Les victimes attendent depuis, les compensations financières promises par la justice internationale. Et jamais arrivées jusqu’à eux. Ils partent en pirogue sur le fleuve Congo jusqu’à Kinshasa, faire entendre leur voix. Les images sont sublimes, la solidarité entre eux et leur résilience par le théâtre, très impressionnantes et leurs témoignages sont empreints d’une grande dignité.
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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