Liège
Pour beaucoup, Marie-Anne Chazel, c’est d’abord Zézette, l’un des personnages cultes du célébrissime « Père Noël est une ordure » de Jean-Marie Poiré, en 1982, sorte de prolongement cinématographique, après « Les Bronzés », de la grande aventure de la bande du Splendid avec Jugnot, Blanc, Lhermitte, Balasko, Clavier…
Invitée à rencontrer le public liégeois ce vendredi après-midi dans le cadre du 8e Festival International du Film de Comédie, Marie-Anne Chazel, les yeux rieurs et son éternelle taille de guêpe, s’est prêtée de bonne grâce aux questions et petits jeux – devinettes de l’animatrice, Bénédicte Philippon. Morceaux choisis.
Je ne vais jamais sur Internet, Instagram et autres réseaux sociaux. C’est certainement très pratique mais moi, je n’y vais jamais !
Je n’ai que des qualités (grand sourire) ! Je ne retiens que les bons qualificatifs ! Vous dites que mon prénom Marie est le signe de quelqu’un qui est sûre d’elle et autoritaire ? Je ne me reconnais pas là-dedans, je ne suis pas autoritaire.
La bande du Spendid, étions-nous des soixante-huitards attardés ?! Non, on ne fumait pas. On buvait plus volontiers, ah ça oui !
On est parti de rien de rien, dans un garage situé dans une impasse. Il y avait 50 places. On s’est fait connaître avec notre première pièce « Amours, coquillages et crustacés » (Ndlr : « Les Bronzés » plus tard, au cinéma). Puis, avec le soutien de Charlie Hebdo qui a tout de suite cru en nous, on a migré rue du Lombard : neuf mois de travaux - on faisait tout nous-mêmes ! - et la rencontre avec Coluche et Depardieu du Café de la Gare. Puis, plus tard, on a emménagé rue du Faubourg Saint-Martin.
Il y a bien eu quelques engueulades mais jamais de véritable brouille. Il y aura toujours quelque chose entre nous. C’est d’ailleurs tous ensemble qu’on a reçu un César d’honneur. Quoi que je l’aurais bien mérité pour moi toute seule (grand éclat de rire) ! On est un peu les Rolling Stones du théâtre… en mieux conservés !
Danseuse !
Galabru. J’ai tourné avec lui, il m’a toujours épaté. On s’arrêtait entre chaque scène pour l’écouter, il était adorable.
Jeune, j’ai assisté à une master class donnée par Al Pacino : il était beau et fringuant. Après, grâce à mon père, j’ai pu le saluer en coulisses, un moment inoubliable. Mais le plus sexy, pour moi, c’était Sean Connery, aucun doute là-dessus !
Nous, on osait tout. Avec « Le père Noël est une ordure », on avait une liberté de ton incroyable. On pouvait rire des autres mais on ne portait jamais de jugement. Aujourd’hui, on fait plutôt des comédies sociales et tout y est beaucoup plus codifié. Il y a une auto-censure qu’on ne connaissait pas quand j’étais plus jeune. Et j’adorais les comédies italiennes des années 70, « Nous nous sommes tant aimé », « Pain et chocolat », « Une journée particulière »…
Vous savez, quand on a écrit « Le Père Noël est une ordure » (Ndlr : d’abord une pièce de théâtre), on ne savait si ça allait marcher. Quand je vois que la télé reprogramme le film à chaque Noël, que ce sera vu par des familles intergénérationnelles plutôt que se disputer devant la dinde ou la bûche de Noël, c’est magnifique. C’est quand on me dit « ma grand-mère vous adore » qu’on réalise que le temps qui passe. J’appréhende qu’on me dise : « mon arrière-grand-mère vous adore ! » (grand sourire).
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