Liège
Invitée d’honneur à l’ouverture du 8e Festival International du Film de Comédie de Liège, Nathalie Baye a rencontré la presse puis le public avant de recevoir, le soir, lors du gala d’ouverture au Forum de Liège, un Taureau d’Or sous l’ovation du public.
Nathalie Baye, le visage de l’affiche du festival, c’est plus d’une centaine de films qui ont fait d’elle « une actrice qui fait partie du patrimoine français » comme devait le déclarer Dominique Besnehard, son ancien agent et ami de toujours, également à Liège, ce jeudi.
« J’ai quand même eu une fée au-dessus de ma tête. Mais la chance seule ne suffit pas, j’ai beaucoup travaillé. C’est un métier assez cruel : on peut être oublié très rapidement » a reconnu Nathalie Baye avant de revenir sur sa rencontre avec François Truffaut, qui l’avait engagée à sa sortie du conservatoire pour jouer dans La Nuit américaine, en 1973 :
« Il me trouvait très jeune. Mais après avoir parlé cinq minutes avec lui, il a estimé que j’étais Joëlle, la scripte de son film, et il m’a engagée… malgré mes grosses lunettes ! ».
Aujourd’hui âgée de 74 ans, l’actrice aux quatre César pour « La Balance » (1983), « Le Petit Lieutenant » (2006), « Sauve qui peut (la vie) » (1981) et « Une étrange affaire » (1982), est apparue affaiblie, la démarche mal assurée, aux côtés de Dominique Besnehard (auteur de la série « Dix pour cent » diffusée sur France 2 depuis 2015) et de Bruno Chiche, le réalisateur français qui l’a dirigée dans « Barnie et ses petites contrariétés » (2001), aux côtés de Fabrice Luchini et Marie Gillain.
« Jeune, j’étais une très mauvaise élève » a-t-elle encore précisé, amusée. « Quand on se lance dans le métier d’acteur, on a envie d’arriver mais on ne sait pas où on va. Si ça marche, on s’imagine qu’on est arrivé. Mais il faut durer et la désillusion peut être cruelle ».
Sur la scène du Forum, Dominique Besnehard, qui fut son agent pendant une vingtaine d’années, s’est souvenu de sa première rencontre avec l’actrice française : « J’ai appris mon métier avec elle. La première fois qu’on s’est rencontré, c’était pour un projet de film de Pierre Granier-Deferre. On est resté coincés dans un ascenseur en panne et on ne s’est jamais quittés ! ».
Au rayon des comédies, thème du Festival, dans la filmographie de Nathalie Baye, citons encore « Pamela », « La chambre verte » ou « Une semaine de vacances » de Bertrand Tavernier. Nathalie Baye a tourné avec Godard, Chabrol, Truffaut et Spielberg, excusez du peu.
L’invitée d’honneur du Festival a aussi connu le succès à l’affiche de films belges dont « Les Liaisons pornographiques » de Frédéric Fonteyn, le cinéaste belge des mains de qui elle a reçu son Taureau d’Or, ce jeudi soir.
Enfin, une dalle à son nom a été inaugurée sur le « Walk of Fame » liégeois situé rue du Pont d’Avroy, en face du Forum.
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