Jean-Jacques Couasnon est l'invité de l'émission littéraire "Aplus d'un Titre" pour son livre "Filatures"
La chronique de Jacques Plaine
JEAN-JACQUES COUASNON Filatures La Clé du chemin Professeur de mathématiques à la retraite JeanJacques Couasnon est stéphanois. Le 5 octobre 1895, le Gus - « un pagnot de vogue » comme on dit par ici - charge un cadavre dans sa brouette et le jette sur un tas de fumier. Il s’agit du corps du Commandant Henri directeur de recherche à la Manu. L’enquête le dira et le légiste le confirmera : ce Commandant n’a pas été assassiné mais seulement victime d’un AVC. Le 14 septembre de la même année – à Lyon, Parc de la Tête d’Or - Benoît Desport proche collaborateur du Commandant avait, lui, échappé à un attentat et n’avait dû son salut qu’à une main providentielle qui au dernier moment avait dévié le revolver. Une autre main, la deuxième de son sauveur sans doute, avait alors terminé le travail en poignardant à mort son presque assassin. Il faut dire qu’en cette année-là, la Manufacture nationale d’armes de Saint-Étienne, une usine qui produisait mille six cents fusils par jour - dont le nouveau Lebel 93 - des revolvers, des sabres, des baïonnettes et des épées, sans parler du nouveau « canon 75 » était pour le Kaiser à moustaches Guillaume II une boîte de Pandore à surveiller comme son meilleur ennemi. La guerre des services d’espionnage – totale, sournoise et sans merci – est alors partout dans l’entreprise. Et comme le 2ème Bureau Français se sent des fourmis dans la culasse, ça flingue sec dans tous les services. À nous, à eux la valse des espions, des agents doubles et des agents triples, des taupes, des fausses pistes et des vraies pistes, des Mata Hari en jupons ou veston et des leurres inventés pour faire regarder ailleurs. Au Ministère de la Guerre on a conscience aussi que tout ne baigne pas dans l’huile dans cette manu stéphanoise. Pour déminer l’affaire l’État-Major parisien envoie donc sa fée Mélusine nationale, Ernestine de Grandcombe. Et après ? Après, on va tout savoir sur le Commandant, Benoît et tant d’autres, sur les espions, les agents doubles, les taupes, les fausses piste, les vraies, les leurres mais aussi sur un drôle de citoyen. Tout savoir et tout découvrir sur un gaillard en gabardine couleur du temps et coiffé d’un galure en feutre comme en portaient Mistral et Van Gogh.
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