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Fin de vie : quel sens à l'agonie des mourants ?

Un article rédigé par Marine Samzun - Dialogue RCF (Aix-Marseille), le 23 février 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Faim de Vie Des agonies qui n'en finissent pas

En fin de vie, le corps finit, à un moment, par se couper du monde extérieur, des autres, peut-être même de lui-même. C'est ce qu'on appelle la phase d'agonie. Très variable, elle peut durer quelques minutes, jusqu'à parfois plusieurs semaines. Comment expliquer ce processus physiologique, mais aussi psychologique et spirituel ? Comment approcher ce mystère, dont personne ne peut témoigner ? Quel sens donner à ces agonies qui n'en finissent pas ? 

Des agonies qui n'en finissent pasDes agonies qui n'en finissent pas

Alors que la Convention citoyenne sur la fin de vie se déclare favorable à la mise en place d'une "aide active à mourir", donc à la possibilité de mettre fin aux agonies des patients en fin de vie, le médecin-chef dans l'unité de soins palliatifs de la clinique sainte-Elisabeth à Marseille y voit, lui, "un grand mystère".

 

"En fin de vie, le malade perd des forces, et à un moment, on a le sentiment qu'il n'est plus question de hauts et de bas, mais plutôt d'une pente descendante plus ou moins rapide, de quelque chose qui devient inéluctable", explique ce dernier. "Le patient est de moins en moins communicant, rompt les liens avec ce qu'il entoure".

 

"Le temps dont le malade a besoin"

 

De quelques heures jusqu'à parfois plusieurs semaines, "ce temps plus ou moins long selon les personnes", poursuit le médecin, "on peut y déceler des facteurs scientifiques mais il y a aussi une grande part de mystère, et il serait dangereux de faire une science du mourant". Parfois, la visite d'un proche qui habitait loin peut aider le patient à partir : "c'est le temps dont le malade a besoin, il faut accepter que ce temps soit le sien", poursuit Hubert Tesson.

 

"On se sent impuissant", concède Victoire de Gastines, infirmière, qui prend soin au quotidien des patients en phase d'agonie et de leurs familles. "On ne peut rien prévoir et on ne sait pourquoi pour certains patients ça peut durer des jours ou des semaines", poursuit la soignante. Mais selon cette dernière, le mot clé est l'adaptation constante au patient : "la personne est toujours là même si elle ne communique plus directement, c'est aussi ça, l'accompagner jusqu'au bout". 

 

 

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