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Grande Guerre, qu'est devenu le wagon de l'armistice?

Un article rédigé par Véronique Alzieu & Odile Riffaud - RCF, le 12 novembre 2018 - Modifié le 9 décembre 2024

Avant la guerre, ce beau wagon-restaurant emmenait les Parisiens à Deauville. Le wagon de Rethondes est une pièce d'histoire exceptionnelle qui résume l'histoire du siècle.

Wikimédia Commmons - Photo prise juste après la signature de l'armistice avec au premier plan le maréchal Foch, encadré par les amiraux britanniques Hope et Rosslyn WemyssWikimédia Commmons - Photo prise juste après la signature de l'armistice avec au premier plan le maréchal Foch, encadré par les amiraux britanniques Hope et Rosslyn Wemyss

 

COMMÉMORATION DU 11 NOVEMBRE 1918L'armistice du 11 novembre 1918 marque la fin d'un conflit de quatre ans, trois mois et 14 jours. La Grande Guerre se solde par un bilan de plus de 38 millions de morts, blessés ou disparus. Pour les historiens la Première Guerre mondiale marque l'entrée de l'Europe dans le XXe siècle..

 

On y a signé les armistices du 11 novembre 1918 et du 22 juin 1940. Qu'est devenu le wagon de Rethondes ? Dans "Ces lieux qui ont fait la France" (éd. Fayard, 2015) François-Guillaume Lorrain est parti à sa recherche. Il répond à Véronique Alzieu.
 

Où est passé le wagon de Rethondes ?

Au musée de l'Armistice 14-18, à Compiègne, se trouve un wagon installé en 1950. Il est "d'une autre série que le vrai wagon", dans lequel a été signé l'armistice. Mais dans une vitrine du musée, se trouve une rampe et une enseigne disant que c'est tout ce qui reste du vrai wagon. 

Qu'est-il donc devenu ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Hitler n'a jamais demandé la destruction du wagon. La fin du conflit approchant, il l'a fait fait évacué en Thuringe, à Krawinkel, où il a été en partie brûlé. Récupéré par les soviétiques, il a été donné "en catimini" à une usine est-allemande de matériel ferroviaire d'aiguillage. "Le wagon va finir bête de somme pendant 30 ans jusqu'à ce qu'il soit jeté et détruit dans les années 70."
 

Pourquoi un wagon pour signer l'armistice ?

En 1918, les Alliés cherchent un lieu pour signer l'armistice. La population est tellement meurtrie que l'on craint des débordements. "On comprend vite qu'il faut se cacher pour signer l'armistice, explique François-Guillaume Lorrain, on arrive assez vite près de Compiègne." Car "'il fallait des rails" : le moyen le plus sûr de faire venir les Allemands en France reste le train. Et l'idée du wagon s'est imposée car il fallait les faire venir "à l'endroit même où l'armistice serait signé". Mais "les rares fois où les Allemands vont se montrer à la fenêtre du wagon, ils vont risquer le lynchange".

On choisit donc presque "par hasard" ce "beau wagon-restaurant que l'on transforme en bureau". En attendant le traité de Versailles signé le 28 juin 1919, l'armistice est reconduit tous les trois mois : à chaque fois le wagon va resservir. Puis "on le renvoie à la vie civile, il repart sur les rails de la gare Saint-Lazare". C'est Clémenceau qui est intervenu pour qu'il soit considéré véritablement comme un objet d'histoire.

 

©Wikimédia commons - Signature de l'armistice le 22 juin 1940

 

En 1940, le wagon symbolise la France battue

"Pour réécrire et effacer la défaite de 1918, Hitler demande que l'armistice de 40 soit signé exactement au même endroit, au mètre près, dans la clairière de Rethondes et dans le wagon en question." Après l'armistice du 22 juin 1940, Hitler fait emmener le wagon à Berlin pour le proposer à l'admiration des foules, "un voyage trimophal à travers l'Allemagne jusqu'à Berlin". 

 

 

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