Quand vous rencontrez Hakim Boulouiz, rien ne dit de lui son parcours en Europe, lui qui est né au Maroc, qui est musulman, qui a épousé une femme protestante évangélique suisse, et dont le fils Elias, suivra le chemin spirituel qu’il voudra, selon les paroles de son père. Docteur en architecture et en urbanisme, aujourd’hui c’est avec la photographie qu’il s’exprime. Hakim est la douceur orientale qui se fond dans une spiritualité universelle et poétique.
La rencontre avec Hakim Boulouiz
C’est au travers de l’enseignement que je pratiquais il y a près de quinze ans à Genève que j’ai rencontré Hakim. Discret, précis, attaché à la direction de la petite Ecole de journalisme de Genève, nous nous rencontrions chaque semaine, partageant nos compétences, qui en photographie, qui en journalisme, ce qui était mon cas. Nous avions le cinéma en commun, ma formation d’origine…
Puis nous avons été amenés à voyager ensemble, au Sultanat d’Oman, pour un projet audiovisuel que je menais. Pays musulman ouvert sur la culture dans lequel nous avons partagé notre spiritualité, nos vues sur le monde, sur les possibles. Puis nous avons partagé quelques jours à Casablanca, dans l’appartement familial. Là aussi, nous avons goûté au charme du pays, des coutumes, du repas offert par ses parents dans un restaurant fameux du quartier. Hakim pose sur le monde qui nous entoure un regard clément et bienveillant, osant se positionner clairement face aux égarements politiques que le djihadisme tente d’imposer au monde. Il représente l’islam traditionnel, sans doute grâce à sa culture classique, mais son passage au Grand Séminaire de Liège ne l’a pas éloigné de ses bases, en le rapprochant, par l’Histoire de l’art, aux origines mêmes de la pensée spirituelle : « Nous sommes tous juifs, à l’origine, puis chrétiens, puis musulmans. Nous sommes la plus jeune des religions monothéistes. » rappelle-t-il.
Quand nous avons travaillé ensemble, alors que Hakim était mon réalisateur-caméraman à l’occasion du Salon du livre de Genève, nous avons partagé, moi comme journaliste et lui comme observateur, ces moments d’interviews avec les auteurs. Il a toujours eu un regard très juste sur mes invités, ne disant rien sur le moment, car il cadrait pour les images que nous enregistrions, mais émettant un avis toujours très juste, après coup, lors des nombreux moments passés devant un café ou un thé.
Dans cette première émission, nous avançons dans son parcours jusqu’au moment où les hasards de la vie le conduiront à Genève où il s’est établi.
On se laisse bercer par son rythme de parole, foisonnant d’idées mais toujours au pas tranquille du marcheur dans le désert.
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