Isabelle Gattiker est d’allure frêle, le cheveu court, le regard clair. Sa parole est précise lorsqu’elle parle de ses activités professionnelles. Directrice du Forum international et forum des droits humains depuis 7 ans, elle se prête à cet entretien avec générosité et clairvoyance. La petite bernoise a fait son chemin ici à Genève, dans le métier qui l’anime : le cinéma engagé du monde ! C’est une femme surprenante et touchante, dont la spiritualité transparaît à chaque instant.
Les circonstances de l’entretien
Alors que j’ai baigné dans le milieu du cinéma à Genève et dans celui des festivals, il en est un qui a toujours retenu mon attention. Le Forum international et forum des droits humains. J’ai connu son fondateur, Léo Kanemann, et j’ai suivi quelques éditions ici et là. Lorsque récemment j’ai été amené à assister à une conférence donnée par Isabelle, je l’ai imaginée au bout de mon micro. Son parcours résonne avec le mien, avec la vie internationale, le fait qu’elle a elle aussi planté ses racines à Genève, comme je le fis il y a longtemps. Son attrait pour le cinéma dont je partage le métier, à l’origine. Ainsi, Dans mon sac de voyage, s’il y a des gens que j’apprécie pour leurs valeurs ou leurs parcours, il y a aussi ceux que je rencontre fortuitement et dont l’attitude me parle et me plaît tout de suite. C’est cet idéalisme mêlé à son sens de l’organisation, acquis par sa formation sans doute, par son éducation, par ce qui fait que l’on ne confie pas une telle responsabilité à n’importe qui, voilà qui m’ont plu. J’ai senti que la personne était une « cliente » potentielle » pour mon émission. Echange de cartes de visite, rendez-vous pris, puis repoussé pour cause de pandémie. Nous voilà fin janvier.
Lorsqu’Isabelle Gattiker me reçoit, c’est dans les locaux désaffectés du Théâtre de la Comédie, boulevard des philosophes. On se retrouve dans le hall d’entrée, celui qui brillait les soirs de première. Les collaborateurs et collaboratrices sont gentils, prévenants. Une chose est certaine. Nous sommes à la veille de la XXe édition du Festival, et c’est la dernière fois pour sa directrice. Elle vient d’être nommée par le Conseil d’Etat genevois à la tête de l'Office cantonal de la culture et du sport. Une nouvelle aventure commence pour cette maman de deux enfants, qui a la tête sur les épaules alors qu’elle à la perpétuelle écoute du monde et des injustices que les films du festival mettent en avant. Nous ne doutons pas qu’elle saura souffler un vent nouveau dans le milieu qui est en partie le sien, pour ce qui est de la culture.
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