Explorons le talent et la personnalité de Jacques Brel dont le langage multiplie les chances de réaliser ses projets personnels. "Brel étincel'" est un ouvrage d'exploration des titres de l'artiste, coécrit par Jean Mossoux (le petit-cousin de Brel) et Jacques Borlée, coach sportif de haut niveau.
Brel étincel' est un livre-exploration avec dix chansons et des évocations d'autres titres de l'artiste qui nous apprennent à vivre, à croire en nos rêves et en nos entreprises. Le poète Brel qui vit les deux pieds sur terre est un précurseur de l'optimisme résilient, explorer Brel, c'est aller de l'avant.
Jean Mossoux, vous êtes le petit cousin de Jacques Brel. Quand êtes-vous tombé sous le charme, de l’artiste, de son œuvre ?
En fait, il fait partie de mon univers familial depuis tout petit, en ce sens que maman est une cousine germaine très proche. Maman s'est impliquée indirectement par son tissu relationnel personnel auprès d'une dame qui s'appelait Angèle Guller, qui tenait une émission de lancement de chanteurs à l'époque. Cette même émission qui a révélé l'artiste. De cette manière, elles ont indirectement contribué à mettre le jeune Jacques sur les chemins du succès.
Dans quel genre d'univers va-t-il plonger ses racines ?
Connaître l'enracinement de Jacques Brel permet de mieux comprendre un certain nombre de ses chansons. Jacques n'a pas connu son père au Congo, parce que Jacques est né à son retour à Bruxelles ; mais il a nécessairement été alimenté de grands rêves, ou de grands exploits et de grandes aventures, ou de grandes défaites de son père.
Une seconde racine, c'est le lieu d'établissement d'origine de la famille : les régions de Courtrai et Ypres. Et donc la première guerre mondiale fait partie de la mémoire de la famille. Je ne crois pas qu'ils aient directement souffert particulièrement des dégâts de la guerre. On ne peut pas dire qu'il a eu une enfance tellement épanouie, il cherchait beaucoup à explorer et il disait de son père "qu’ il était chercheur d'or, mais, oh malheur, il en avait trouvé !”
Les concepts d'aventure, d'exploration font de lui un artiste qui ne veut jamais s’arrêter, de chercher ?
A 17 ans, Jacques est employé dans l’entreprise familiale mais il est tiraillé ; il compense sa démotivation par l'écriture de chansons qu'il présente dans des fêtes et des cabarets. Il souhaite “casser le carreau" pour partir à l'aventure. Il dira d'ailleurs : “l'homme qui rêve est toujours gagnant !”
Et au moment où il écrit ce titre “Il pleut”, il s'embête dans l’usine familiale. L'esprit d'aventure de Jacques Brel vient peut-être de cette affirmation qu' un jour, “il irait casser les carreaux”.
Est-ce son talent pour l'observation - et puis son attitude de gratitude - qui en fait un modèle de chanteur entrepreneur ?
Jacques voit indissociablement le verre à moitié vide et le verre à moitié plein. Il est naturellement enclin à la gratitude ; le verre à moitié plein est le plus lourd. C'était un parfait autodidacte dans l’apprentissage de son art. Ça, c'est une de ses grandes forces, mais aussi une de ses limites. Dans une autre étape de sa vie, il a été comédien et producteur. Et puis, parallèlement, il est devenu tour à tour pilote et navigateur. Ce qui sont certainement les deux apothéoses de sa partie de vedette, c'est la comédie musicale : L'homme de la Mancha.
Il n’a cessé de multiplier les rebonds. Aujourd'hui, on va parler de résilience, c'était ça un mot qui n'était que peu utilisé à l'époque, voire pas dans sa signification actuelle. Jacques Brel est un éternel optimiste qui va de l'avant, qui ne se laisse pas enfermer dans des dogmes politiques ou intellectuels. Il a la guerre en horreur !
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